BAKER GURVITZ ARMY – Elysian Encounter
Après la réalisation d’un premier album de très bonne facture, « Baker Gurvitz Army », le trio constitué de Ginger Baker (Blues Incorporated, Graham Bond Organization, Cream, Blind Faith, Ginger Baker’s Airforce) et des frères Adrian et Paul Gurvitz (Gun, Three Man Army) se produit sur de nombreuses scènes britanniques, européennes et américaines, d’abord de janvier à mars 1975, ensuite d’août à novembre 1975. Prévue par contrat, l’interruption correspond aux activités de polo du batteur. Plus ou moins imposé par le management pour enrichir l’ensemble, amener un véritable frontman et recentrer Adrian Gurvitz sur son instrument, deux membres supplémentaires sont intégrés, le claviériste Peter Lemer et le chanteur Mr. Snips (ex-Sharks).
Cette tournée achevée, le quintette entre en studio. La plupart du nouveau matériel, déjà testé sur scène, leur permet de sortir « Elysian Encounter » dès la fin de l’année. Pour les amateurs du genre, il s’agit d’un concept album au sujet passionnant, une réunion des Dieux, illustrée par la pochette. Les caractéristiques positives du premier album n’ont pas varié : compositions de qualité, guitares fines ou assassines, percussions riches et volontiers acrobatiques, basse efficace, chant à haut potentiel. Sur ce dernier point, le groupe progresse encore, car, en plus du talent confirmé d’Adrian dans le domaine, Mr. Snips amène une voix légèrement éraillée, une capacité à la faire évoluer dans différents registres, une aisance à la pousser fort loin si nécessaire sans jamais sembler la forcer, un plaisir à travailler l’effet. En prime, les harmonies vocales et les nouvelles combinaisons possibles apportent un plus incontestable. Quant aux claviers, ils correspondent mieux encore au style du groupe.
Les six premiers titres sont remarquables et attrayants de bout en bout. Le niveau ne faiblit à aucun moment, malgré les changements de rythmes et d’atmosphères. « People » est rapide, énergique, spectaculaire instrumentalement et riche vocalement. Joué à la guitare slide, « The Key », apparaît plus rond et rappelle Santana par le rythme, les claviers et les chœurs ; Mr. Snips est exceptionnel. « Time » est dominé par Adrian Gurvitz, à la guitare et au chant. « The Gambler » est une superbe ballade, magistralement interprétée tant à la guitare qu’au chant. « The Dreamer » surprend par le style Country de la guitare. Le sommet est atteint avec « Remember », un des deux titres chantés par Adrian. À mon sens, il s’agit de la meilleure composition jamais écrite pour ce groupe et la plus parfaitement interprétée. Chaque artiste pris individuellement apparaît au mieux de sa forme et au top de son inspiration, Ginger Baker et Adrian Gurvitz particulièrement. Malgré de très bons moments, « The Artist » et « The Hustler », moins coulés, souffrent de leur positionnement sur l’album. Témoignages de leur niveau de performance sur scène, les deux titres en bonus apportent encore un supplément d’intérêt à un album original qui en possédait déjà pas mal.
Bref, comme pour « Baker Gurvitz Army », cette réédition se doit d’être acquise.
Les titres (53’42) :
- People (Baker/A. Gurvitz)(4’17)
- The Key (Baker/P. Gurvitz)(6’23)
- Time (A. Gurvitz)(4’06)
- The Gambler (A. Gurvitz)(4’22)
- The Dreamer (A. Gurvitz)(3’41)
- Remember (Baker/A. Gurvitz)(5’26)
- The Artist (A. Gurvitz)(5’12)
- The Hustler (Baker/P. Gurvitz/A. Gurvitz)(6’41)
+ - People (Live)(Baker/A. Gurvitz)(7’40)(bonus)
- Freedom (Live)(Hendrix)(5’54)(bonus)
Le groupe :
- Ginger Baker : Batterie, Percussions & Voix ()
- Adrian Gurvitz : Guitare & Chant
- Paul Gurvitz : Basse & Chœurs
- Peter Lemer : Claviers
- Steve « Mr. Snips » Parsons : Chant
Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2248
Sortie: 2011/02/28 (réédition, original 1975)