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BAABA KULKA – Baaba Kulka

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Faire des reprises de chansons célèbres est inhérent au monde de la musique. Et dans le rock, ce phénomène apparaît dès Elvis Presley reprenant le « Blue suede shoes » de Carl Perkins en 1955. Depuis, ce genre d’hommage des jeunes musiciens envers leurs aînés s’est perpétué à l’infini au cours de l’histoire du rock. Le heavy métal a bien entendu été concerné aussi avec des albums entiers de reprises de Judas Priest, AC/DC, Motörhead ou Slayer. Je n’oublie pas non plus Iron Maiden, puisque c’est précisément de ce groupe dont il est question ici avec un disque d’un groupe polonais appelé Baaba Kulka, qui reprend les plus grands titres des maîtres incontestés du métal contemporain.

Mais ici, il ne sera pas question de reprises ensanglantées de morceaux eux-mêmes déjà bien saignants, de revisite au plomb fondu de titres déjà forgés dans le métal le plus lourd. Baaba Kulka nous réserve de sacrées surprises et va même au-delà des projets les plus fous qui avaient déjà été menés autour de Metallica (les déjantés de Beatallica qui reprenaient des morceaux des Beatles sur des mélodies de Metallica) ou de Led Zeppelin (le groupe Dread Zeppelin qui possédait un leader chantant comme Elvis Presley). Ici, on est dans l’audace pure, presque dans l’iconoclasme. Je vois déjà les hardos estampillés pur métal s’échapper par les fenêtres en hurlant à l’hérésie après avoir écouté cet album de Baaba Kulka.

Tant pis pour eux car il faut admettre qu’en matière d’exubérance et d’originalité, les gens de Baaba Kulka jettent un sérieux pavé dans la mare. Entre « The number of the beast » joué façon électro avec un petit orgue aigrelet, entre « Wrathchild » passé au jazz progressif ou « Flight of Icarus » revisité à la sauce musette électro minimaliste, il faut une sacrée dose d’autodérision et de curiosité pour supporter le choc. Mais après tout, rien n’est sacré et il faut bien briser quelques tabous de temps en temps. Saxon n’a-t-il pas repris « Ride like the wind » de Christopher Cross ? Judas Priest n’a-t-il pas osé sur « Diamonds and rust » de Joan Baez ? Il fallait bien rendre la pareille et dans ce sens, les zigotos de Baaba Kulka commettent un merveilleux travail de remise en cause. Les amateurs de bizarreries se régaleront aussi avec des reprises de « Prodigal son », « Children of the damned » ou « The clairvoyant ». Quant aux ayatollahs d’Iron Maiden, ils peuvent aussi essayer, mais je ne leur garantis pas le bonheur total.

Pays: PL
Mystic MYSTCD155
Sortie: 2011/03/21

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