KILL THE YOUNG – Thicker Than Water
Après leur 2e album « Proud Sponsors Of Boredom« sorti en 2007, les trois frères Gorman ont dû faire face à la maladie de leur père qui est finalement décédé en 2009 à 52 ans. Durant deux ans, ils ont été secoués. C’est pour cela que ce nouvel opus s’est fait attendre. Mais ce drame les a inspirés. Enregistré à Liverpool, l’album a été mixé en Belgique. C’est Julien Paschal (Sharko) qui s’en est occupé. Le mastering a été réalisé à Paris et c’est le label belge Green L.F.Ant qui sort le disque.
Le drame qui les a frappés a mené au livret qui ressemble un peu à un album photo de la famille. Mais ils n’en ont retenu que les moments de joie, joie qu’ils ont décidé de nous faire partager.
Si l’album débute sur un « I Don’t Want To Fight With You Anymore » mélancolique, plein de tendresse, avec une voix légèrement voilée donnant un peu de vibrations, ce début intense sombre vite dans une pop british, certes inspirée, mais pas très intéressante. Bien sûr, ce n’est que mon point de vue… C’est une rythmique très binaire qui nous emmène sur un « One and Only » à la guitare tranchante. « You’ve Got To Promise Me » suit la même ligne. Le premier single, « Darwin Smiles », est toujours très pop avec son passage central façon choeurs de l’Armée Rouge. Le plus doux et acoustique « The Argument » déploie les cordes du Liverpool Session Orchestra. La batterie martelante, accentuée par la basse, de « Goodbye Chris (I Found A Cure For The Broken-Hearted) » dévoile un chant sombre, mais un refrain bien explosif (un futur hit ?). Tout cela complète cette première partie aux tons poppy dont on retiendra surtout le premier titre.
Mais voilà, la seconde moitié de l’album est tout autre. Elle commence avec « Spinning » qui montre la voie du changement. On sent plus de finesse dans le processus créatif. C’est le tournant de l’opus. « The Missing Link » est plus acoustique. Il s’énergise par moments, un peu à la manière d’Arcade Fire. On aime le chant vibrant de « You, Me and God ». C’est intense et le refrain est irrésistible, s’incrustant dans votre mémoire. C’est un des meilleurs moments du disque. Le sombre et mélancolique « Who Bite You? » est acoustique et très dépouillé. Le chant de « Is It Any Wonder? » prend des couleurs Cat Stevens. Il est entrecoupé de choeurs imposants et son final rappelle encore une fois les Canadiens d’Arcade Fire. La voix vibrante à souhait de « I Am A Martyr » à du Roger Chapman dans les cordes. Et puis, encore une fois ils prouvent qu’ils ont un don inné pour les refrains irrésistibles. C’est aussi un moment intense de l’album. Ce dernier se termine par « Will You Change For Me? », un titre acoustique aux tons folk, juste guitare et chant avec un peu de cordes côté arrangements. Ici aussi on pense à Cat Stevens.
Kill The Young revient donc avec un 3e album qui devrait les consacrer. Bien sûr, personnellement je regretterai cette première moitié trop pop, mais j’avoue adorer l’intensité qui se dégage de la seconde. Ce serait vraiment dommage de manquer cela.
Pays: GB
Green L.F.Ant Records 51014
Sortie: 2011/05/13