ZEN, Benny & THE SYPHILIS MADMEN – Run Back To The Safety Of The Town
Après avoir fait les beaux jours de Nemo et de Mitsoobishy Jacson dans les années 90, Peter Houben se plantera complètement avec Ultracowboy, un projet de pop synthétique de mauvais goût. En conséquence, il décide de tourner le dos au monde musical et d’adopter une vie « rangée ». Toutefois, le virus de la musique ne le quitte pas et finira même par reprendre le dessus lorsqu’il perdra son job suite à la crise financière de 2008. Il adopte alors le pseudo de Benny Zen The Recording Artist, s’entoure d’un backing band qu’il baptiste curieusement The Syphilis Madmen (Gert Stinckens à la guitare, Tom Vienne à la basse et Jules Lemmens à la batterie) et enregistre grâce à sa prime de licenciement un premier album (« UFO Conspiracy Believer ») dans le studio d’une vieille connaissance, Pascal Deweze (un collègue au sein des précités Mitsoobishy Jacson).
Deux ans ont passé depuis cette renaissance et Peter Houben entend bien confirmer ce regain d’intérêt grâce à un deuxième album, « Run Back To The Safety Of The Town », en reprenant les mêmes intervenants. La courte plage d’intro (qui est également la plage titulaire) nous démontre que le bonhomme se cantonne dans un style musical plus roots que ses expériences passées, avec pour effet de mettre en avant son talent de compositeur. Parmi les influences qui nous viennent à l’oreille, citons Eels (« Let The Sunshine In Your Heart », « We Don’t Want Your Disco Show Around ») et Admiral Freebee (« Outsider Convention », « Objects That Float »). Quant à « Got A Lot Of Horseshit Left », il aurait pu être enregistré par Little Joy (le projet parallèle de Fabrizio Moretti, le batteur des Strokes), au même titre que le remuant (et excellent) « Isabel ».
Cela dit, une surprenante caractéristique de la seconde partie de la plaque à trait à la durée des compositions. Cinq d’entre elles culminent à moins de deux minutes, avec des fortunes diverses : du dispensable (« I Don’t Mind His Black Submarine ») à l’incontournable (« It Takes Time », façon Lou Reed un peu speedé) en passant par un titre au potentiel évident en concert (« An Aeroplane Might Knock You Out »). Pour le reste, les atmosphères particulières d’Eels resurgissent sur le très bon « Become A Freethinker Today » alors que « Maybe The Day Has Come To Speak Louder » accroche instantanément l’oreille. C’est désormais une certitude, le demi-tour entamé par Peter Houben alias Benny Zen lui va comme un gant. Cet album hors du temps (et des modes) devrait donc l’encourager à poursuivre de la sorte. Comme quoi, perdre son job peut parfois avoir des effets bénéfiques sur le long terme…
Pays: BE
Kinky Star Records KS 064
Sortie: 2011/04/16