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LEISURE SOCIETY (The) – Into The Murky Water

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Certains artistes mettent un certain temps avant de trouver leur voie. C’est le cas notamment de Nick Hemming qui va galérer pendant près de vingt ans avant de finalement fonder The Leisure Society avec son partenaire musical idéal, Christian Hardy. Ses incursions dans les 90’s au sein de She Talks To Angels et de The Telescopes ne resteront pas dans la postérité, mais vont néanmoins permettre au bonhomme de se forger un caractère. Il aura effectivement besoin d’une sérieuse force mentale pour ne pas tout laisser tomber au milieu de la décennie suivante lorsqu’il se retrouvera face à une déception sentimentale particulièrement sévère qui l’amènera à composer le magnifique « The Last Of The Melting Snow », l’élément déclencheur d’un nouveau départ concrétisé en 2009 par la sortie d’un premier album, « The Sleeper« . Pile deux ans plus tard, voici son successeur baptisé « Into The Murky Water ».

À l’instar de Charlie Fink (Noah & The Whale), l’écriture de Nick Hemming semble guidée par son état affectif. En tout cas, la plage d’intro (qui est également la plage titulaire) balaie d’un revers de la main l’atmosphère tristounette et dépressive qui caractérisait le son du groupe jusqu’ici. On peut en effet y entendre une voix avenante et des arrangements printaniers qui se retrouvent mis en valeur par une orchestration savamment mise en place (la majorité des musiciens que l’on entend sur le disque font partie du line-up sur scène). Le voyage vers une légèreté insoupçonnée et une humeur guillerette se poursuit avec « Dust On The Dancefloor », qui pourrait très bien devenir un hit en radio. Un peu plus loin, « You Could Keep Me Talking » incorpore des cordes qui font penser à la période dorée de The Divine Comedy alors que « This Phantom Life » fait très americana (Fleet Floxes n’est pas loin). Mention également à l’excellent « The Hungry Years » qui arrive progressivement à maturité grâce à un travail soigné de composition.

Cela dit, The Leisure Society n’est pas pour autant devenu un groupe pop, malgré une accessibilité évidente qui tranche avec leur passé. Imprégnons-nous par exemple de l’émotion palpable qui transpire d’« Our Hearts Burn Like Damp Matches » ou de la beauté des instruments classiques qui illuminent « Although We All Are Lost » et « I Shall Forever Remain An Amateur ». Dommage que les deux derniers titres de la plaque, « Better Written Off (Than Written Down) » et « Just Like The Knife », peut-être un peu trop country, passent davantage inaperçus. Quoi qu’il en soit, dans l’ensemble, « Into The Murky Water » permet à The Leisure Society de s’extirper avec brio d’une niche dans laquelle leur premier album les avait un peu trop vite catalogués.

Pays: GB
Full Time Hobby FTH116CD
Sortie: 2011/05/02

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