HELL’S KITCHEN – Dress To Dig
Le trio Hell’s Kitchen nous vient de Suisse. Avec ce premier opus, ils nous prouvent qu’en matière de Blues on peut aussi innover et non pas se contenter de le jouer version traditionnelle. Tout en nous ramenant aux racines, ils nous propulsent dans le Blues du 21e siècle.
À la base de ce combo helvète, on trouve le guitariste chanteur Bernard Monney, le batteur Cédric Taillefert (selon la bio, il s’occupe de percuterie…, c’est le forgeron-chaudronnier du groupe) et le joueur de contrebasse Christophe Ryser. Ils se sont assuré la participation de Rodolphe Burger qui a notamment travaillé pour des gens comme Higelin et Bashung, mais également pour le guitariste de blues James Blood Ulmer.
Les présentations faites, passons au contenu. Malgré le côté innovateur et déjanté de leur musique, Hell’s Kitchen nous ramène aux sources du Blues. C’est cela qui nous accroche d’emblée et, en écoutant « A Good End » (qui commence l’opus…), on aperçoit les champs de coton. Mais Hell’s Kitchen a aussi son côté rock. « Teachers » dévaste tout sur son passage avec sa voix nasillarde incroyable et un solo étincelant.
La contrebasse semble dialoguer sur « The Helper » tandis que le chant prend des tons Nick Cave. Et sur « Leave And Go Home », cela se confirme avec en plus une touche d’Arno. « Wait » se fait très Experimental Tropic Blues Band par la folie de son chant et l’ambiance boogie. À certains moments, on croirait entendre Noddy Holder (légendaire chanteur de Slade). Mais Nick Cave reste toujours bien là. Écoutez « Never Being Able » ! « My Heart’s Beating Too Slow » nous ramène dans un Blues plus traditionnel et très dépouillé. Ils font preuve d’inventivité aussi dans le dépouillement et l’harmonica joué par Cédric Taillefert se mélange au solo de guitare.
« Right Away » est plus rock avec un orgue joué par l’invité Patrick Muller. C’est à nouveau une folie dans le style de notre Experimental Tropic Blues Band. Seul titre en français : « Vilain Docteur », hilarant et déjanté ! Étonnant aussi ce « Born Lover » en partie parlé et un peu chanté par des gars complètement frappés. On aime aussi le petit côté Rolling Stones de « You Don’t Give Up » avec ses riffs de guitares dévastateurs et ses voix déjantées. L’harmonica de Cédric s’en donne à coeur joie. « From The Start » (qui termine l’opus…) dévoile des tons qui expriment leur joie du travail accompli.
Et là, pas de doute, ils peuvent être fiers ! Ce premier album est exceptionnel et se doit d’être découvert sans tarder. C’est l’exemple même d’un Blues moderne et innovateur qui fleure bon les racines.
Pays: CH
Dixiefrog DFCD 8704
Sortie: 2011/05/02
Tres bon trio, qui ne lasse pas…
on en redemande !