GOLDBERG SISTERS (The) – The Goldberg Sisters
Comme son nom ne l’indique pas, The Goldberg Sisters est un projet essentiellement masculin dont la tête pensante se nomme Adam Goldberg. Les initiés se souviendront de son groupe précédent, LANDy, dont l’unique album (« Eros And Omissions » en 2009) rassemblait des compositions peaufinées pendant de longues années, aux côtés notamment d’un certain Steven Drozd (The Flaming Lips). Un autre larron, Aaron Espinoza (issu d’Earlimart) les rejoindra sur le tard et se révélera le partenaire musical idéal d’Adam Goldberg qui décidera alors de changer le nom de son projet pour repartir quasiment de zéro, en privilégiant la spontanéité qui se dégageait de leur travail en studio. C’est pour cette raison que le premier album (éponyme) de The Goldberg Sisters sera enregistré en très peu de temps.
« The Room » est donc la première approche d’un univers particulièrement travaillé autour d’une voix attachante. On peut notamment y entendre des cuivres discrets mais essentiels à l’équilibre de la composition, ainsi que des chœurs féminins qui lui confèrent une émotion supplémentaire. Cela dit, à l’écoute de « Mother Please (The World Is Not Our Home) » et de ses arrangements délicats, on imagine qu’Adam Goldberg a dû écouter en boucle les albums de Sparklehorse. L’âme de Mark Linkous plane en effet de façon soutenue sur cette plaque. Mais même si l’influence est manifeste (« Third Person »), elle n’est pas pour autant exclusive. Écoutez donc les très réussis « Shush / Ooh La La » et « The Heart Grows Fonder », que l’on jurerait chantés par John Lennon au sein de Mercury Rev, pour vous en convaincre.
Parallèlement, l’orchestration classieuse de « Don’t Grow » permet d’appréhender leur musique d’une autre oreille, même si à certains moments, le calme relatif se voit perturbé par des parties plus soutenues à la vibe 60’s qui rappellent Supergrass. La même impression vaut pour « Erik Erikson », si ce n’est le final déjanté (on dirait du boogie sous amphétamines) et surtout pour « The Difference Between », délicieusement rétro. En revanche, ne vous attardez pas sur la plage cachée qui relève plus d’un délire expérimental que d’une véritable direction artistique. Mis à part ce petit écart, Adam Goldberg semble avoir trouvé avec The Goldberg Sisters une nouvelle raison de vivre. Et comme il prend un réel plaisir à la partager, il serait stupide de passer à côté.
Pays: US
Play It Again Sam PIASR235CD
Sortie: 2011/04/11