UTOPIANISTI – Utopianisti
Utopianisti est avant tout le projet de Markus Pajakkala : percussionniste et batteur finlandais, qui a étudié la technologie de la musique à l’académie Sibelius à Helsinki, et s’est également mis au saxophone et au synthétiseur. Plusieurs groupes de jazz, rock, folk, rock progressif et métal occupent Markus, « Utopianisti » peut être considéré comme sa première réalisation solo, comportant des pièces composées entre 2005 et 2010. Les influences du bonhomme sont multiples allant de Frank Zappa aux Beatles, en passant par Miles Davis, John Coltrane, Freddie Mercury, ou… Brian Seltzer. J’allais oublier un géant du jazz-rock finlandais : Pekka Pohjola.
Sur l’album, Markus est accompagné d’une kyrielle de musiciens, dont je vous épargnerai la liste. Citons Ville Rauhala (contrebasse), Olli Helin (trompette) et Masa Orpana (clarinette et saxo alto). Les deux premiers titres nous plongent dans un univers jazzy proche de certains groupes des années 80, Matt Bianco en particulier, et l’album « Whose side are you on ? ». « Plutonium Fist » est agrémenté d’un solo du guitariste Tom Gardiner, digne de Steve Hackett. La troisième plage, « Grains de l’âme » s’inscrit dans le style Canterbury, batterie jazz, rythme à la « Take Five », intermède au piano électrique et flûte façon Camel. « Avaruuden shamaani » est plus syncopé, swing, rythmique proche de Yes.
Vient la petite perle du disque : « Waltz for FZ », délicat hommage au père américain du jazz-rock. Une valse toute en finesse, vibraphone en intro, saxos virevoltants, thématique à la fois légère et complexe, rappelant le « Peaches And Regalia » du maître, même si ce morceau n’était pas une valse ! Ici bien, et quelle valse, une friandise, un régal ! « Castro Brothers » et « Kärry » nous entraînent dans les Caraïbes, et l’univers de la Salsa. Une touche russe s’ensuit sur le huitième morceau, avant une nouvelle valse, mais musette cette fois au son de l’accordéon de Markus Luomala, intitulée « Bordeaux ». On se retrouve dans la France profonde, personnellement, la musique m’évoque Paris, plus que Bordeaux, qu’importe, c’est léger, enjoué… beau, tout simplement.
Retour à des tonalités slaves sur « Hopeinen kyy », rockabilly avec le seul titre chanté « Sull’on mies joka planeetalla » qui raconte les aventures d’une dragueuse interplanétaire, et on se la termine jazzy, comme on a commencé. Un album élégant, fort sympathique et magnifiquement interprété. Un disque qui n’aurait probablement pas déplu au « père spirituel » de l’artiste, Monsieur Pekka Pohjola. Une fantaisie toute printanière à recommander à tous les amateurs de jazz-rock.
Pays: FI
Lusti Music LUSTICD006
Sortie: 2011/01/01