SLAVES TO FASHION – Artistic Differences
Voici un groupe bien plus intéressant que ne le laisse supposer son nom. Bien que s’étant choisi le patronyme ambigu de Slaves To Fashion, ces Norvégiens ne semblent pas être asservis aux dieux pervers de la mode. « Artistic Differences », leur nouvel opus, éprouvera sans doute quelques difficultés à squatter les ‘hit parades’ et les ‘Top 10’ des radios les plus populaires ; ce qui, selon nos critères, est plutôt un gage de qualité.
C’est sous le nom de P:O:B que le quatuor publie, en 2007, un premier album autoproduit intitulé « Crossing Over« . Malgré d’excellentes chroniques, P:O:B ne parvient pas à décrocher le contrat qui lui aurait permis de distribuer sa plaque à grande échelle. Le journaliste allemand Frank Jaeger est un fan inconditionnel. Et cette situation lui paraît si injuste qu’il décide de fonder lui-même un label (NDR : Hands Of Blue Records) afin de pouvoir publier les albums de cette formation qu’il considère comme l’une des meilleures de Norvège.
Sans tomber dans l’addiction dont semble souffrir notre collègue germain, il nous faut bien admettre qu’« Artistic Differences » est plus qu’agréable à l’oreille et qu’il génère même, au fil des écoutes, une accoutumance dont il sera difficile de nous défaire.
Les dix compositions qui constituent l’ossature d’« Artistic Differences » explorent un panel musical relativement large. Elles passent allègrement du classic rock modernisé au métal progressif et empruntent par instant les chemins de traverses contradictoires de la pop, de l’alternatif et même du métal le plus lourd. Slaves To Fashion ne semble s’imposer aucune contrainte, si ce n’est celle de la mélodie.
Forts de refrains enthousiasmants et de mélodies imparables, « Love You Back », « Mrs Hero », « Made To Meet My Eyes » et « Superstar (I Want Out) », les quatre titres placés en ouverture, assureront aux ‘Esclaves De La Mode’ la reconnaissance d’un public relativement facile à convaincre. On y reconnaîtra pêle-mêle le mélange de hard rock mélodique et classique des derniers albums d’Europe, le ‘love-métal’ semi gothique de Him ou d’Entwine et les sonorités de formations rock alternative contemporaines telles qu’Alter Bridge ou Staind.
Ceux et celles qui, par contre, ne recherchent pas les émotions sonores faciles d’accès mais préfèrent quand il s’y ajoute un supplément d’âme, se délecteront des ambiances doomy-psychédéliques d’« Empty Chairs », des riffs métalliques acérés d’« Out In The Cold » et de l’ambiance ‘électro-pogotique’ de « Libido Ride ». « Facts On The Ground », le titre fleuve placé à la fin de l’album clôture les festivités de la meilleure manière qui soit. Ce titre épique, dépassant légèrement les dix minutes permet à de pesantes guitares Sabbathienne et à un orgue Hammond Purplelien de côtoyer des ambiances psychédéliques quasiFloydiennes.
Produit par Torfinn Sirnes, le six-cordiste de la formation, « Artistic Differences » a subi la mastérisation cristalline du tentaculaire Mika Jussila, résident permanent des Studios Finnvox (Nightwish, Children Of Bodom, HIM,Amorphis) ce qui est, sans doute possible, un autre gage de qualité. Jolie découverte. Danke Schön, Herr Jaeger !
Pays: NO
Hands Of Blue HOB002
Sortie: 2011/02/04