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SAADIQ, Raphael – Stone rollin’

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Avant-dernier d’une famille de 14 enfants vivant à Oakland en Californie, Raphael Saadiq, de son vrai nom Charles Ray Wiggins, expérimente très tôt la tragédie qui frappe quatre de ses frères et sœurs, emportés par des suicides, des accidents de voitures ou des overdoses. Pourtant l’univers musical de Raphael Saadiq ne reflète ni aigreur, ni colère mais propage une soul et un R’n’B directement inspirée de la grande époque des Sixties, entre Tamla Motown et Marvin Gaye, de Muddy Waters à Stevie Wonder.

Raphael Saadiq s’appelle d’abord Raphael lorsqu’il a la chance de rejoindre Prince sur sa tournée « Parade » qui démarre en mars 1986. Raphael a alors à peine vingt ans et tient la basse. Il apprend ainsi le métier au plus haut niveau. Sa carrière se maintient ensuite très haut durant les années 90, lorsqu’il fonde le groupe le trio soul/R’n’B Tony! Toni! Toné! qui, en quatre albums de 1988 à 1996, va récolter à peu près autant de platine et d’or qu’une exploitation minière d’Afrique du Sud.

L’étape suivante pour Raphael Saadiq est tout naturellement le parcours solo. C’est ici que le musicien prend la tête d’un courant néo-soul qui envahit le 21e siècle naissant. Son premier album « Instant vintage » en 2002 récolte cinq nominations Grammy. « Ray Ray » en 2004 est plus funk et monte à la 18e place des charts R’n’B américains. Les lauriers continuent de tomber pour « The way I see it » en 2008, avec même une 69e place dans le hit-parade belge, une 19e place américaine et un nouveau Grammy Award récompensant le meilleur album de R’n’B de l’année.

Il faut s’attendre aux mêmes honneurs pour le nouvel album « Stone rollin’ » qui enfonce davantage le clou en matière d’archéologie soul et R’n’B sixties, puisque cet album semble tout droit sorti des studios de la Motown et que le feeling qui s’en dégage pourrait faire penser que Raphael Saadiq a traversé une faille espace-temps pour aller se repaître directement des travaux de Stevie Wonder ou de Marvin Gaye. Des morceaux lisses comme de la soie de smoking ou sensuels comme le minois de Diana Ross jalonnent cet excellent album qui parvient à rester original tout en remontant le cours d’un fleuve bien des fois exploré. « Heart attack » démarre l’ensemble dans la force des guitares et la puissance d’un chant piqué à Stevie Wonder ou Donny Hathaway. « Radio » est sans doute le titre le plus fort de l’ensemble, lorgnant lourdement du côté du rock ‘n’ roll. Le blues est également à l’honneur avec « Stone rollin’ », référence évidente à Muddy Waters ou les Rolling Stones. La seconde partie de l’album est plus fine, avec des douceurs inspirées de Marvin Gaye comme « Movin’ down the line », « Just don’t » ou « Good man ». La production ne laisse rien au hasard et fournit néanmoins suffisamment d’authenticité aux instruments qui sonnent résolument vintage. Du beau travail.

Pays: US
Columbia 88697865092
Sortie: 2011/04/04

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