VACCINES (The) – What Did You Expect From The Vaccines?
Aussi soudain qu’inattendu, l’intérêt suscité par les Vaccines semble suivre une courbe exponentielle qui laisse rêveur. Et pour cause. Il y a un an, le quatuor londonien n’existait pas encore… C’est en effet en juin 2010 que les guitaristes Justin Young et Freddie Cowan (le frère de Tom, claviériste de The Horrors) jettent les bases du groupe, bientôt rejoints par le bassiste Arni Arnason et le batteur Pete Robertson. Ensuite, tout s’enchaîne à une vitesse folle, grâce à la démo de « If You Wanna » qui va d’emblée attirer l’attention sur eux. Avant la fin de l’année, ils vont enchaîner les concerts dans des salles de plus en plus grandes, sortir un premier single et signer chez Columbia, ni plus, ni moins.
2011 débutera sur les chapeaux de roue puisqu’ils arriveront troisièmes du BBC Sound Of… (qui prédit chaque année avec quasi-certitude les artistes prêts à exploser dans les mois suivants) et participeront au NME Awards Tour. Dans la foulée, on les verra dans une Orangerie du Botanique surchauffée alors qu’au départ, ils devaient jouer au Witloof Bar, leur imparable single « Post Break-Up Sex » expliquant quasi à lui seul l’engouement presque comparable aux Arctic Monkeys voici quelques années. Inutile de préciser que leur premier album, « What Did You Expect From The Vaccines? » était attendu impatiemment…
Cela dit, c’est plutôt vers le son crasseux des Strokes (une autre hype, vieille de dix ans celle-là) qu’il convient de se diriger. À propos, la sortie de l’album a été avancée d’une semaine afin d’éviter la concurrence avec « Angles », le quatrième opus des New-Yorkais. Mais l’énergie brute des Ramones a également sa part d’influence, comme le démontre en moins d’une minute trente « Wreckin’ Bar (Ra Ra Ra) » et, dans une moindre mesure, le précité « If You Wanna » dans une version bizarrement plus consistante sur disque que sur scène (avec des pointes 60’s d’une insouciante efficacité), à l’inverse de « A Lack Of Understanding » dont la production paraît un peu trop léchée.
Après « Blow It Up » et « Wetsuit », deux compositions plus légères qui permettent néanmoins d’apprécier la voix et l’intonation typiquement british de Justin Young, cela repart dans les tours grâce au court et direct « Norgaard » qui introduit le déjà célèbre « Post Break-Up Sex », un titre déjà quasi certain de figurer dans notre top 10 des singles de l’année. Bien entendu, les textes ne volent pas bien haut, mais n’est-ce pas ce qui fait (aussi) le charme du rock ‘n’ roll? Les plus poppy « Under Your Thumb » et « All In White » auraient pu être enregistrés par les Kings Of Leon si ces derniers avaient eu la rage d’attraper et de dévorer le pigeon qui leur avait déféqué dessus lors d’un récent concert plutôt que de quitter la scène. Une dernière bombe, « Wolf Pack » vient affoler la plaque avant que celle-ci ne se termine sur un surprenant « Family Friend » au tempo ralenti, en tout cas jusqu’à son dernier quart. En guise d’appendice, « Somebody Else’s Child », un atypique morceau caché basé sur un piano à la « Perfect Day » apporte un ultime moment de fraîcheur à un premier album qui tient toutes ses promesses. Et si les Vaccines avaient innocemment posé les bases d’un souffle nouveau sur le rock indépendant ?
Pays: GB
Columbia 88697841452
Sortie: 2011/03/14