ULVER – Wars of the roses
Quel étrange parcours que celui de ce groupe norvégien. Dès 1990 jusqu’à 1998, le combo avait tout d’abord développé un style proche du dark métal. Par la suite, l’année suivante constituera un tournant musical et artistique pour les membres du groupe. En effet, leur musique va se transcender pour nous offrir une fusion entre l’électronique et l’ambiant. Pendant cette période, Ulver réalisera entre autres plusieurs bandes originales de films. En 2009, le groupe vivra son second tournant de sa carrière, en se produisant pour la toute première fois sur scène. Après 15 ans de travail en studio, les musiciens se décident enfin à faire le pas pour jouer les compositions en « Live ». Grâce à cette nouvelle expérience, Ulver présentera une nouvelle facette de ses capacités avec plusieurs représentations hautes en couleur !
Le fait de pouvoir être produit sur le label de Steven Wilson (Kscope) est également un signe qui ne trompe pas. Tout le monde ne fait pas partie de l’écurie du grand Steven, seuls des groupes de la trempe d’Anathema ou de Pineapple Thief y sont admis. Ce fait ne peut que présager du meilleur.
Venons-en à l’analyse du présent opus qui débute par un morceau assez rythmé aux accents d’un pop-rock psychédélique. Des nappes de synthés donnent à la composition une coloration plus expérimentale, voire même industrielle. « Norwegian Gothic » débute plus doucement avec le violon, le piano et le chant. Viendra ensuite un passage expérimental lancinant avant que le chant ne reprenne sa place par l’intermédiaire de la batterie. « Providence » débute aussi en douceur. Le piano et le violon s’accordent à un chant à la fois masculin et féminin. Un nouveau passage expérimental et psychédélique apportera un rythme endiablé via la batterie. Le chant féminin reviendra à l’avant de la composition avant un second passage expérimental.
« September IV » constitue sans conteste le plat de résistance avec une intro très aérienne proche d’un Sigur Rós ou d’un No Man. Celle-ci est magnifique. La plage prendra par la suite plus de vitesse et de punch avec à la fois des synthés, de l’orgue et de la batterie. « England » nous apporte de nouvelles pistes pour la musique d’Ulver. Ici, s’associent le son d’une cloche, le piano et des chants grégoriens. La suite du morceau sera plus psychédélique et le chant proche d’un Roger Waters. « Island » est également proche d’un Pink Floyd époque Waters. La composition se construit à partir de percussions, de bruitages, du chant et d’une guitare acoustique. « Stone Angels » clôture cet album en démarrant sur un orgue d’église. Ici pas de chant, mais une narration agrémentée par un fond musical proche d’un Wilson. Le final constitué par des tambours et des chants aériens, sera magique.
Il faudra plusieurs écoutes attentives pour pouvoir apprécier la richesse de cet album et de ses compositions. J’ai moi-même écouté à plusieurs reprises le présent objet pour l’analyser avec objectivité. La musique actuelle d’Ulver est proche d’un Sigur Rós, d’un No Man ou d’un Pink Floyd de la première époque. Une musique qui prendra toute sa valeur sur scène.
Pays: NO
Kscope / Bertus
Sortie: 2011/04/25