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DUVALL, Jacques – Expert En Désespoir

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Incontestablement l’un des paroliers les plus respectés issus de notre plat pays, Jacques Duvall a toujours éprouvé un peu plus de mal à s’imposer en tant qu’interprète. Ceci explique sans doute la raison pour laquelle le successeur de « Je Déçois… », son deuxième album sorti en 1990, mettra plus de quinze ans à voir le jour. À moins qu’il ne s’agisse de la rencontre avec Benjamin Schoos, tête pensante de Miam Monster Miam et fondateur du très intéressant label Freaksville, qui lui servira de déclic. Toujours est-il qu’un album sous le pseudonyme Phantom feat. Jacques Duvall sera publié en 2006 (« Hantises ») avant « Le Cowboy Et La Call-girl«  trois ans plus tard. Sans compter les participations, sur disque et sur scène, aux différents projets du sorcier liégeois.

C’est une fois encore ce dernier qui se charge de l’environnement musical d’« Expert En Désespoir », la nouvelle livraison de l’ami Jacques (à ce propos, « Trop tard » aurait très bien pu figurer sur l’album « Forgotten Ladies » de Miam Monster Miam en 2003). Mais il n’est pas tout seul puisque l’on retrouve notamment un certain Jérôme Mardaga (Jeronimo) à la guitare ainsi qu’une série de voix féminines toutes plus affriolantes les unes que les autres : Sophie Galet (l’habituée de la maison Freaksville), Christa Jérôme (une ex-collaboratrice du regretté Marc Moulin), Juliette Wathieu alias Mademoiselle Nineteen (la petite nouvelle) sans oublier Coralie Clément (que l’on ne présente plus et qui transcende littéralement « Comme par désenchantement »). Mais c’est bien entendu la voix grave du bonhomme, son phrasé inimitable et son humour caustique qui confèrent à ce disque une âme délicieusement sombre. « La chanson la plus triste du monde » résume parfaitement cet état d’esprit.

Délibérément déprimant (à l’image d’un Dominique A par exemple), cet album bénéficie de la plume du maître, qui sait y faire lorsqu’il s’agit de faire passer des messages, alors que les arrangements (faussement) joyeux peuvent parfois prétendre le contraire. Même si les titres, eux, ne laissent planer aucun doute sur le contenu des textes (« Désespère », « Chagrin de beauté », « Jour de pluie »). Mention spéciale toutefois à « La grève des éboueurs », véritable hit qui ferait bonne figure sur la bande FM. Le souci, c’est que Duvall n’est ni Bashung ni Miossec et que, dès lors, les programmateurs ont plutôt tendance à le snober. Cela dit, il n’a plus grand-chose à prouver non plus…

Pays: BE
Freaksville Records FRVR031
Sortie: 2011/03/28

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