SKIN ALLEY – Two quid deal
Lorsque Skin Alley sort son deuxième album « To Pagham and beyond » fin 1970, les faibles ventes de ce dernier entraînent la décision de CBS de se débarrasser du groupe. Pour corser les choses, le batteur Alvin Pope quitte le groupe. Il sera remplacé par l’ex-Bronx Cheer Tony Knight. Skin Alley, bien que n’ayant plus de contrat avec une maison de disques, décide de tourner intensivement pendant l’année 1971 et une partie de 1972. On le voit notamment au célèbre festival de Glastonbury en juin 1971.
C’est au cours du Great Western Express Festival de 1972 que Skin Alley se fait à nouveau remarquer par une maison de disques. Il s’agit de Transatlantic, un label d’abord spécialisé dans le folk mais qui cherche à s’ouvrir à des formations plus rock, comme Peter Bardens, Stray ou Mick Farren. Skin Alley reprend donc le chemin des studios en se rendant au Rockfield, avec toujours le fidèle Fritz Fryer comme producteur. « Two quid deal », résultat de cette nouvelle séance d’enregistrement, s’avère être un excellent album, au rock progressif énergique et cohérent, dominé par l’orgue. La flûte a également son mot à dire, comme sur « So many people » ou « Skin Valley serenade », un morceau issu des séances d’enregistrement de « Stop Verushka », une bande-son de documentaire n’ayant jamais vu le jour. « Bad words and evil people » et « So glad » sont plus rock, avec une intonation jazzy pour le premier et funky pour le second. L’album « Two quid deal » sort avec une pochette représentant un cousin de Mickey tenant un morceau de fromage. Il est accompagné du single « You go me danglin’/Skin Valley serenade », un 45 tours qui, comme l’album, se vend assez bien, sans toutefois rejoindre les charts britanniques.
Curieusement, le grand label soul américain Stax remarque cet album et le diffuse sous licence aux États-Unis, en faisant le premier disque non-américain et blanc à être signé sur ce label typiquement noir. Ce contrat conduit Skin Alley à venir jouer aux États-Unis en mai 1973. Le légendaire producteur Don Nix (auteur de l’immortel « Going down ») est présent à un de ces concerts et se propose de produire le prochain album de Skin Alley. C’est ainsi qu’est mis au point à Memphis le quatrième disque du groupe, « Skintight ». Le rock de Skin Alley est ici plus banal, avec de grosses orchestrations et des arrangements de cuivres. La face 1 est assez décevante, mais il y a quelques bons titres sur la face 2 (un « The heep turns human » qui rappelle les Who de « Who’s next » ou le hard rock bluesy « Maverick woman blues »). Ce disque marque la fin de la carrière de Skin Alley, qui se sépare peu après sa sortie.
Du destin futur des membres du groupe, on sait que Nick Graham est devenu membre de Jess Roden & The Humans avant de connaître une fructueuse carrière de songwriter pour Leo Sayer, Cheap Trick ou Jennifer Rush.
« Two quid deal » figure sur le second CD édité par Esoteric Recordings, qui fait suite à l’excellente rétrospective « The CBS recordings anthology« retraçant les débuts de Skin Alley en 1970.
Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2244
Sortie: 2011/01/31 (réédition, original 1972)