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PLANETA IMAGINARIO – Optical Delusions

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Constitué en 1999 par Marc Capel, claviériste et compositeur quasi exclusif du répertoire, cet ensemble Catalan au personnel mouvant comptait jusqu’à présent deux albums à son actif, « ¿Qué Me Dices? » (2004) et « Biomassa » (2008).

Plaisant de bout en bout, le nouvel opus, « Optical Delusions », nous plonge dans le monde du Jazz-Rock des années septante. Il juxtapose ou fusionne suivant les cas différents courants du genre. Si l’École de Canterbury incarnée par des formations comme Soft Machine, Egg, Hatfield and the North, National Health ou Gilgamesh se taille la part du lion, les Américains Chick Corea et Return to Forever doivent aussi être cités, tout comme, mais dans une moindre mesure, Weather Report et Miles Davis.

En elle-même et vu la nature de l’inspiration, l’œuvre ne paraîtra peut-être pas d’une originalité impressionnante, mais la richesse, l’organisation et la tournure des compositions, les arrangements et l’interprétation ne pourront que susciter l’intérêt. Contrairement aux deux albums précédents, certains regretteront ici l’absence totale de guitare.

Le socle de l’ensemble repose sur le trio claviers, basse et batterie. En véritable maître d’œuvre, le claviériste mène les débats. Très présent à chaque instant, il travaille avec mesure et sagesse, évitant flamboyance gratuite et débordements pesants. Il utilise au maximum la palette des sonorités offertes par les claviers. L’orgue et les pianos électriques installent idéalement sa musique dans la décennie abordée. À l’écouter, Dave Stewart, Alan Gowen et Chick Corea viennent souvent en mémoire, Joe Zawinul parfois. Le bassiste et le batteur assurent un fondement solide et énergique. Le premier se positionne sans ambiguïté dans l’univers électrique de la Fusion et le second touche plutôt au Jazz, dans un style rappelant Elvin Jones.

À côté de ce trio, les instruments à vent sont légion. En section, ils apportent un complément intéressant. En Big Band de Jazz, ce qui est plus rare heureusement, ils apparaissent vite envahissants. En solo, la plupart posent une empreinte significative, à l’un ou l’autre moment. Le plaisir vient ici de l’abondance, et donc de la diversité. Dans l’ensemble, les saxophones et la flûte laisseront probablement un souvenir plus intense.

En définitive, les amateurs de Jazz-Rock des années septante seront ravis. Bien que, sous sa forme actuelle, la qualité de ce groupe soit évidente, à l’écoute, l’auditeur se plaît par moment à imaginer la même musique interprétée par un groupe allégé, élagué de quelques souffleurs. Son impact s’en trouverait probablement encore renforcé.

Les titres (78’12) :

  1. Collective Action (Capel/Gomez)(10’16)
  2. The Garden of Happy Cows (9’40)
  3. Xarramandusca (Including Exile) (11’36)
  4. Good Luck, My Friend (1’45)
  5. Angioma (3’50)
  6. Scalpel (0’45)
  7. Hemangioma (3’09)
  8. Introduction to Sidewalk Licker (2’37)
  9. Sidewalk Licker (Capel/Abad)(8’00)
  10. Imperfect Purity (4’15)
  11. Pure and Imperfect Art Element (6’21)
  12. Imperfect Persuasive Element (2’40)
  13. The Sea… And Later the Sun… And the Reflection (13’18)

Le groupe :

  • Marc Capel : Orgue, pianos électriques, Synthétiseurs & Compositions
  • Dimitris Bikos : Basse
  • Vasco Trilla Gomes dos Santos : Batterie & Percussions
  • Alfonso Munoz : Saxophones Alto, Soprano & Baryton, Percussions
  • Natsuko Sugao : Trompette
  • The-Hien Trinh : Trombone
    +

  • Sisu Corominas : Saxophones Ténor & Alto
  • Pablo Selnik : Flûte (9, 10, 11, 12, 13)
  • Guillem Serra Llorenç : Cor (1, 2, 5, 6, 7)
  • Liba Villavechia : Saxophone Ténor (1, 2)

Pays: ES
Cuneiform Records Rune 318 / Mandaï Distribution
Sortie: 2011/01

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