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OTTEWELL, Ben – Shapes And Shadows

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Ceux qui ignorent le nom de Ben Ottewell reconnaîtront sans doute sa voix puisqu’il s’agit d’un des trois chanteurs de Gomez, le groupe britannique venu de nulle part qui avait défrayé la chronique avec son premier album, « Bring It On » en 1998, en remportant cette année-là le Mercury Music Prize au nez et à la barbe de Pulp, Massive Attack et The Verve notamment. Suivront cinq albums, dont le dernier en date (« A New Tide ») est sorti en 2009. Attention qu’il n’est nullement question de séparation pour le groupe qui a toujours conservé son line-up d’origine, mais plutôt une envie pour le guitariste d’essayer de nouvelles choses hors de l’environnement qui est le sien depuis une quinzaine d’années. D’ailleurs, son collègue Ian Ball avait tenté le même genre d’aventure en 2007 avec l’album « Who Goes There ».

La première escapade en solitaire de Ben Ottewell ne se démarque pas drastiquement des influences de Gomez, mais confirme que sa plume et surtout sa voix caractéristique, rauque juste ce qu’il faut (entre Ben Harper et David Gray) sont pour beaucoup dans le style qui a imposé son groupe principal auprès du (grand) public. Écoutez pour preuve les deux perles qui ouvrent ce disque, « Shapes And Shadows » et surtout « Lightbulbs », qui sont deux tubes en puissance, empreints de légèreté. Cela dit, signalons tout de même qu’un travailleur de l’ombre y est pour beaucoup dans la confection de cet album. En effet, Sam Genders (ex-Tunng), ami d’enfance et complice de Ben depuis toujours, a grandement contribué au projet, raison pour laquelle on ne peut pas tout à fait parler d’inspiration 100% Gomez.

L’émotion surplombe certains titres, conséquence de cordes discrètes (« All Brand New ») ou de la voix plaintive à la Nick Drake (« Take This Beach » et « Chose », dont on appréciera également le piano) quand ce n’est pas les deux à la fois, comme sur l’excellent « Chicago », bonifié par des guitares nerveuses parfaitement à leur place, malgré les apparences. C’est finalement sur les plus country « Blackbird » et « No Obstacles » qu’il se montre le moins convaincant, encore que « Step Right Back » arrive à point nommé pour nous contredire. Ne cherchons pas plus loin qui est le véritable moteur de Gomez, ce « Shapes And Shadows » nous l’indique noir sur blanc.

Pays: GB
Eat Sleep Records EAT61CD / Pias
Sortie: 2011/02/07

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