NEW BREED – Lost
Ce groupe venu de Pologne, à ne pas confondre avec le groupe belge qui porte le même nom, est composé de Tomasz Wolonciej (voix, guitares, compositions et direction musicale), Tomasz Czul (guitares), Andrzej Czul (basse), et Stanislaw Wolonciej (batterie). Tomasz Czul est parti et est aujourd’hui remplacé par Piotr Bialkowski, qui ne figure pas sur cet album mais les accompagne lors des concerts. Voilà pour le line-up. Les frères Wolonciej participent aussi au projet Dream System.
Catalogué « hard rock », ce groupe joue une musique bien plus nuancée qu’il n’y paraît. Elle est musclée, mais elle est aussi basée sur les distorsions. Les morceaux sont très longs et comportent une structure généralement élaborée.
Sur « A Leaf », qui entame l’album, la voix de Tomasz Wolonciej ferait peur aux fans de « death metal » les plus convaincus. C’est une voix d’outre-tombe au carré. Satan n’a qu’à bien se tenir. Dans le même temps, la musique est parfois jouée avec des nuances très fines pour le genre, ce qui lui donne quelques lettres de noblesse et crée un contraste assez saisissant.
« Shelter » confirme cette impression : la cohésion entre les musiciens est très bonne et on est proche d’un « death metal » entrecoupé de passages élaborés qui jettent le trouble sur les classifications arbitraires. La fin est tout bonnement de la bonne musique progressive digne de Yes. Si, si. Elle finit par des bruitages inattendus. Surprenant !
« If I Were The Rain » est une transition nuancée et très douce, idéale avant « Of Our Loneliness ». « Death metal » à l’état pur au début, le morceau vire vers un « hard rock » digne de Iron Maiden et Motörhead, puis vers un court « progressive rock » mélangé à un nouveau « death metal » échevelé. Ensuite, la voix de Wolonciej se métamorphose complètement pour s’intégrer dans le nouvel environnement progressif, le tout naturellement et sans heurt. Suit une débauche de guitares de style « heavy metal » que ne désavouerait pas Michael Schenker, puis on repart sans transition vers le « progressive » avec des effets électroniques venus de nulle part. Bref, c’est de la musique variée qui ne se cantonne pas dans un style figé.
Pour terminer, « Lost » est du « hard rock » qui mérite enfin son classement. Stanislaw Wolonciej s’y déchaîne derrière ses fûts dans un solo qu’il a le bon goût d’écourter, laissant la place à la basse de son comparse Andrzej Czul. Le set finit ainsi dans un fading surprenant.
Cet album, qui remet en cause les classifications les plus élaborées, mérite d’être écouté pour la variété de son inspiration et la brillante exécution sur le plan instrumental. De plus, la voix plaira sans nul doute aux fans de « death metal » les plus convaincus.
Pays: PL
Dimension “69” D69 002
Sortie: 2004/08/30