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COBSON – Cobson

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Il est un triste de constater qu’un peu partout, la pop commerciale inonde les ondes des radios.  Heureusement, quelques irréductibles s’acharnent à combattre le fléau à coups de guitares dans les locaux de répétition.  Récemment installés à Bruxelles en provenance de Montpellier, Cobson fait partie de cette catégorie et fait déjà figure de vétéran vu que ses origines remontent à 2005 lorsqu’Anna Muchin s’adjoint les services de Yannick Gomez et de Laurent Bencharif. Deux guitares et une batterie, le ton est donné. Outre un EP et un single, leurs titres vont systématiquement se retrouver sur les CD samplers du label Dead Bees, ce qui va contribuer à les sortir de l’anonymat. Leurs voisins de Rinôçérôse vont faire de même en demandant à Anna de chanter sur « Tomorrow », un extrait de leur album « Futurinô ». On l’attendait depuis longtemps, leur premier opus est enfin sorti et ils l’ont sobrement intitulé « Cobson ».

Un album qui débute d’une manière particulièrement surprenante car l’espace d’une trentaine de secondes, on entend la chanteuse poser sa voix sur des percussions rudimentaires. L’attente est toutefois bien vite récompensée puisque « I Won’t Let You Go » fait penser à du Yeah Yeah Yeahs ou du PJ Harvey d’excellente facture. La voix légèrement saturée, véritable délice, donne à merveille également sur « Like A Bike Without Brakes », leur single de 2007, caractérisé par un riff de guitare imparable (pas de basse chez Cobson, rappelons-le). Mais le plus surprenant, c’est cette faculté de dégager une émotion bien palpable malgré un environnement nerveux, qualité également mise en valeur sur les plus soul « This Is So Us » et « Quiet » à la voix un rien enfantine mais tout aussi captivante.

D’ailleurs, s’il fallait comparer Anna à une autre chanteuse, on choisirait sans hésiter Karen O. Elle possède clairement la même aptitude à passer du rire aux larmes, de la tendresse à la hargne et se permet même quelques incursions dans des contrées plus obscures, à l’instar des presque jazzy « C8H11N » et « Spoiled Child ou du particulièrement bien construit « Downtown In The Playground » aux subtilités progressives succulentes. Mais c’est tout de même lorsque les guitares prennent le dessus que Cobson devient vraiment convaincant (« The Thing » et surtout le final « Rubbish »). Reste à savoir comment ils vont évoluer loin de leur soleil natal, mais on peut assurer sans crainte qu’il s’agit là d’un renfort de choix dans le paysage rock de notre plat pays.

Pays: BE
Mosaic Music
Sortie: 2010/11/08

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