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SPENCER THE ROVER – The Accident (And Other Love Stories)

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Relativement inconnu de ce côté de la frontière linguistique, Koen Renders n’en est pas moins un personnage emblématique du rock flamand depuis une vingtaine d’années. C’est en effet en 1990 qu’il fonde son premier groupe, Stormdaisy, qui deviendra Ivan’s Land l’année suivante à la suite du décès accidentel de son leader Gunther Van Passel. En 1997, il embarque avec lui son compagnon d’écriture, Herman Acke, dans le but d’explorer une voie plus intimiste, qui finira par prendre le nom de Spencer The Rover à l’aube de la nouvelle décennie. Après le très folk « Spencer The Rover » (2001) et un plus mélodieux « Spencer Is Your Friend » (2004), le groupe propose à présent « The Accident (And Other Love Stories) », son troisième album.

Entre-temps, Koen a embrassé une carrière de producteur (il s’est notamment occupé de Kid Fear) alors qu’Herman a enregistré un album solo (« Evenaar »), ce qui explique en partie leur peu d’activité dans la seconde moitié des années 2000. Un break qui leur a permis de se ressourcer et de revenir avec de nouvelles idées. Par exemple, une orchestration classique particulièrement soignée sur la plage d’intro, « The Accident », qui doit beaucoup aux débuts des Wings de Paul McCartney, alors que les tristounets « Stop Dreaming » et « Sammy Boy » renvoient quelques années plus tôt dans la carrière de Sir Paul. Le piano occupe une place centrale sur plusieurs compositions, dont « Sad Songs (Main Titles) » et le féérique « Party Dress », ce qui a pour effet de mettre particulièrement en valeur la délicate voix du chanteur. « Sad Songs » se retrouve également dans sa version single (légèrement retravaillée pour plaire aux radios) en toute fin de CD.

Notoriété oblige, le carnet d’adresses de Koen Renders regorge de noms intéressants, dont certains sont venus lui donner un petit coup de main, comme Pascal Deweze (Sukilove, Broken Glass Heroes) pour la partie technique ou Neeka, dont la voix donne de l’ampleur au très travaillé « Heather ». À côté de deux instrumentaux (dont un, « End Titles (Sad Songs) » aurait pu figurer sur un album d’Ozark Henry), on retrouve un ultime morceau presque psychédélique à l’influence Beatles manifeste (« Bye Bye Big Blue Eyes »). Avec cet album aussi travaillé qu’ambitieux, Spencer The Rover se positionne définitivement comme un groupe original qu’il serait stupide d’ignorer. K’s Choice l’a d’ailleurs bien compris en leur demandant d’assurer prochainement une de leurs premières parties.

Pays: BE
Rough Trade STR-001
Sortie: 2010/10/01

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