GUACHASS – Guachass
Uruguayen et féminin, des adjectifs peu courants pour un groupe de stoner. Enfin, quand on pense Uruguay et stoner, il faut immédiatement avoir en tête Los Natas, le plus important groupe du genre dans le pays et en Amérique du Sud en général. C’est d’ailleurs sous la protection de Los Natas que grandit la réputation de Guachass, une formation créée en 2004 par Mariana G. Deus (guitare), Florencia B. Ungo (basse) et Camila G. Jettar (chant). C’est l’amour du rock ‘n’ roll énervé qui lie ces trois gamines, qui s’enferment vite dans un garage, écrivent leurs morceaux et partent en tournée dans le pays. En 2006, l’arrivée du batteur Federico Mollinari scelle la formation et Guachass est prêt à faire parler la poudre.
En 2006, Guachass part défier les scènes de Buenos Aires et domestique un public argentin qui est généralement fine bouche quand il s’agit de faire du rock. L’Argentine a un gros passé heavy rock seventies et a abrité une scène rock tout à fait conséquente dans les années 70, avec des légendes comme Pappo’s Blues, Pescado Rabioso, Color Humano ou La Pesada. Pas étonnant que le stoner y soit très apprécié et Guachass séduit avec son stoner ventru et sans fioritures. Les filles de Guachass rencontrent les fameux Los Natas. Les deux groupes tournent ensemble et c’est Sergio Chotsourian, guitariste de Los Natas, qui produit en 2007 le premier album de Guachass.
Grâce au label Oui Oui Records qui signe le groupe, Guachass connaît une distribution française de son disque, due aux racines françaises du patron de Oui Oui, Romain Gerschel. C’est ainsi que l’on découvre un excellent album de stoner percutant, capable d’accélérations puissantes à la Motörhead, avec tout ce qu’il faut de son massif pour ravir les amateurs de Black Sabbath, Blue Cheer ou des Stooges. Les pétroleuses de Guachass ne s’en laissent pas conter et multiplient les échanges de tirs de gros calibre. Entre « Dirty Harry » qui démarre l’album (de saines références…) et la reprise du « Blank generation » de Richard Hell & The Voivods qui termine le disque (encore de saines références), les tympans ont reçu de quoi entretenir les acouphènes en quantités plus que raisonnables. Les miaulements de chatte vicieuse de Camila G. Jettar coulent nonchalamment sur un mur de guitares et de batterie en perpétuelle excitation. Un vrai régal.
Pays: UY
Oui oui Records ATA002
Sortie: 2008/09/20