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GREAT BERTHOLINIS (The) – Gradual Unfolding Of A Conscious Mind – Part 3

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Les albums de groupes hongrois qui arrivent jusqu’à nous peuvent aisément se compter sur les doigts d’une main. Pour l’anecdote, le dernier à être passé sous ma plume était le confidentiel « Psycho Goulash » d’Agaskodo Teliverek. C’était il y a presque deux ans. Cela dit, les origines de The Great Bertholinis passent un peu plus inaperçues au travers de leur nom à consonance italienne. Et lorsque l’on apprend qu’ils sont basés en Allemagne, on est encore un peu plus perdu. Finalement, ce qui trahit ce collectif de huit musiciens, ce sont leurs prénoms : Todor, Oszkár, Ferenc, Gábor, János, László, Lobos et Zóltan. Après « Objects Travel In More Than One Direction » (2006) et « Planting A Tree Next To A Book » (2009), voici déjà leur troisième album au titre tout aussi fantaisiste, « Gradual Unfolding Of A Conscious Mind – Part 3 ».

Il débute toutefois d’une manière apaisante avec une courte intro, « Bright Days », que l’on aurait bien voulu voir davantage se développer car elle s’arrête au moment où une montée de cuivres semble avoir l’intention de prendre le dessus. Mais, patience… Tout est donc à recommencer au moment où arrive « Run To Hide », et cette orchestration à base de trompettes, trombones et autres saxophones sera cette fois omniprésente, aux côtés d’une voix claire et déterminée. Le subtilement jazzy « I Am Can » se profilera également dans cette voie, le potentiel commercial en plus. On parlait tout à l’heure de leurs origines relativement voilées, mais celles-ci vont se révéler au travers d’une inspiration folklorique traditionnelle discrète. Prenons par exemple « The Things I Gave » qui fait un peu Gogol Bordello sans les violons tziganes ou l’entraînant « Lucky Pinto ».

Mentionnons encore les très beaux « Puzzle With A Million Thoughts » et « Lost The Keys » qu’auraient pu enregistrer le regretté Mark Linkous (Sparklehorse) s’il s’était lié d’amitié avec les types de Calexico. Mais la force de The Great Bertholinis, c’est cette faculté étonnante de mettre en musique des aventures imaginaires au gré des délires de l’auditeur. Fermez les yeux et composez votre scénario au son de « String Puppets And Bees » (qui porte admirablement bien son titre) ou de « Zucker Serenade », voire de « Bright Days » (dans sa version intégrale qui ne prend pas vraiment la direction à laquelle on s’attendait). Des titres hauts en couleurs dont l’adorable naïveté pourrait bien attirer l’attention de l’un ou l’autre producteur de films d’animation aux goûts musicaux moins conventionnels que de coutume. En attendant, savourons cet album original car il a le mérite de sortir des sentiers battus…

Pays: HU
Hazelwood HAZ075 / Rough Trade
Sortie: 2010/10/22

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