DOG THAT BIT PEOPLE (The) – The Dog That Bit People
Après la disparition de Locomotive en 1970, quelques membres restants forment The Dog That Bit People, un nom choisi au hasard dans un recueil de nouvelles humoristiques de James Thurber. Ainsi, Michael Hincks et Bob Lamb qui formaient la section rythmique de Locomotive s’associent avec John Caswell (chant et guitare) et Keith Millar (chant, guitare, claviers) pour mettre sur pied un groupe qui ne se veut pas progressif comme Locomotive mais dont les sonorités sont quand même fortement influencées par le rock progressif.
Durant l’année 1970, les membres de The Dog That Bit People se composent un répertoire qu’ils testent au cours de plusieurs tournées en Grande-Bretagne, Allemagne ou Pays-Bas. La vie sur la route est dure, le groupe voyageant dans un petit van et jouant là où on veut bien de lui. À l’issue de ces pérégrinations, The Dog That Bit People ressort avec une quinzaine de chansons bien rodées qu’il met rapidement en boîte lorsqu’il rejoint les studios EMI d’Abbey Road avec un contrat signé chez EMI Parlophone.
L’album éponyme qui sort en janvier 1971 est un de ces innombrables excellents disques de rock progressif et psychédélique des années 70 injustement oubliés et qu’il faut redécouvrir. The Dog That Bit People livre ici un savoureux mélange de hard rock, de folk bluesy et de rock progressif plus que compétent. Parmi les perles susceptibles de causer des dommages aux tympans, citons « The monkey and the sailor » (batterie massive et guitares tranchantes à la Cactus), « Sound of thunder » (démarrage en douceur et poussée vers de la grande intensité émotionnelle grâce à un duel de guitares), « Red queen’s dance » (piano groovy et rythmique tendue) et le brutal « Reptile man » (précurseur inattendu du heavy metal). Le reste de l’album associe west coast et progressif à la Barclay James Harvest au cours de magnifiques morceaux aux ambiances variées et enrobés de couches de Mellotron.
Le groupe sort également un single « Lovely lady/Merry go round », dont la face B ne figure pas sur l’album. On retrouve ce morceau (excellent, d’ailleurs, très beatlesien) sur la réédition CD qui vient d’être publiée par Esoteric Recordings. The Dog That Bit People disparaît aussitôt après la sortie de son album. Keith Millar participe à l’élaboration de nouveaux modèles de synthétiseurs tout en travaillant sur des musiques de film. Mick Hincks abandonne la carrière musicale et s’installe en Espagne, tandis que John Caswell travaille avec le Steve Gibbons Band et Blues Power. Bob Lamb tournera longtemps avec Ruby Turner avant de construire son propre studio à Birmingham et de produire dans les années 80 des groupes comme Duran Duran ou UB 40.
Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2229
Sortie: 2010/10/25 (réédition, original 1971)