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LOCOMOTIVE – We are everything you see

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Locomotive voit le jour à Birmingham au milieu des années 60. Au départ, c’est un groupe tourné vers la soul music qui reprend les hits du label Tamla Motown. Mené par Jim Simpson, le groupe devient assez populaire dans les circuits musicaux de Birmingham et comptera même dans ses rangs des gens fameux comme John Bonham (futur Led Zeppelin), Chris Wood (futur Traffic) et Mike Kellie (futur Spooky Tooth). C’est pourtant avec des gens moins renommés que Locomotive va sortir son premier disque à l’issue d’une carrière tortueuse menée en 1968 et 1969.

Jim Simpson contacte en effet un certain Norman Haines en lui demandant de rejoindre Locomotive. Norman Haines, dont l’expérience musicale s’est développée dans des groupes de rhythm ‘n’ blues et de ska (comme les Vandels en 1963 ou les Brum Beats en 1964) accepte à condition que Locomotive abandonne son répertoire soul pour du blues et du ska. Le line-up de Locomotive se stabilise autour de Norman Haines (claviers et chant), Jim Simpson (trompette), Joe Ellis (basse), Bill Madge (saxophone) et Mooney Mazzone (batterie) et enregistre un premier single « Broken heart/A message to you Rudi » au printemps 1967. Le single ne se classe pas dans les charts et Jim Simpson quitte le groupe en tant que musicien pour devenir son manager (il s’occupera également plus tard des intérêts de Black Sabbath). EMI Parlophone est néanmoins intéressé par le groupe à qui il permet la sortie d’un deuxième 45 tours, « Rudi’s in love/Never set me free », qui se classe 25e dans les charts en octobre 1968.

À cette époque, Locomotive se compose de Norman Haines, Mick Hincks (basse), Bob Lamb (batterie), Bill Madge (saxophone) et Mick Taylor (trompette). Sous l’influence de Bill Madge, le groupe se convertit à des orientations plus progressives. Le temps est venu d’enregistrer le premier album, ce que Locomotive commence à faire fin 1968 aux studios d’Abbey Road avec le producteur Gus Dudgeon. Alors que l’album n’est pas terminé, le groupe met sur le marché un premier 45 tours « Mr. Armageddon/There’s got to be a way », qui révèle le nouveau style psychédélique avec une solide section de cuivres. Un autre single sort au printemps 1969 et propose en face A une reprise des Américains de Question Mark & The Mysterians : « Moving down the line/You must be joking ».

C’est alors qu’en plein exercice d’enregistrement, Bill Madge et Mick Taylor quittent le groupe. Privé de sa section de cuivres, Locomotive a recours à des musiciens invités comme Dick Heckstall-Smith ou Chris Mercer. Ceci est suffisant pour terminer l’album mais n’empêche pas Locomotive de se désintégrer avant sa sortie. L’album « We are everything you see » sort quand même en janvier 1970 et, sans connaître de succès commercial, est devenu avec le temps un petit classique du rock progressif, avec ses ambiances lourdes et ses orchestrations complexes. Les copies originales étant devenues extrêmement chères, on accueillera donc à bras ouverts la réédition d’Esoteric Recordings qui fournit aussi quelques bonus (dont les faces B des 45 tours extraits de l’album). Les amateurs de heavy progressif se doivent de posséder cet excellent album.

Après Locomotive, Norman Haines fonde l’éphémère Norman Haines Band, qui sort en 1971 un formidable album de rock progressif puissant à la Deep Purple/Uriah Heep. Bob Lamb et Mick Hincks forment quant à eux le groupe The Dog That Bit People qui sortira un unique album en 1971.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2228
Sortie: 2010/10/25 (réédition, original 1970)

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