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OK GO – Of The Blue Colour Of The Sky (Extra Nice Edition)

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Cela se passe le troisième jour du Pukkelpop cet été. Quatre joyeux lurons mieux connus sous le nom d’OK Go prennent possession de la Main Stage alors qu’il n’est pas encore midi et débutent leur set devant une foule plus que respectable à ce moment de la journée. Alors qu’ils jouent « A Million Ways », ils remarquent une poignée de spectateurs en train de reproduire geste pour geste la chorégraphie du clip. Ni une ni deux, le chanteur Damian Kulash les fait monter sur scène et leur font vivre quelques minutes de gloire avant de poursuivre une prestation qui prendra bien évidemment une tournure autrement plus sympathique. Ceci dit, il ne faut pas réduire ce quatuor américain à un boys band aux idées loufoques qui jalonnent généralement leurs vidéos (allez jeter un œil sur « White Knuckles », c’est un pur plaisir).

Surtout que pour la production d’« Of The Blue Colour Of The Sky », leur troisième album, ils ont fait appel au légendaire Dave Fridmann (Mercury Rev, The Flaming Lips, MGMT,…), ce qui, immanquablement, ajoute à l’objet (et au groupe) une certaine crédibilité. Ce disque n’a toutefois pas une histoire comme les autres, car il est sorti à l’origine en janvier dernier. Le groupe va ensuite se brouiller avec sa maison de disques et le republiera en avril avec deux titres supplémentaires via un label indépendant. Six mois se passent et voici qu’arrive une nouvelle version de la plaque (l’Extra Nice Edition), qui comprend un second CD bonus sur lequel nous reviendrons dans quelques lignes.

« WTF? », la plage d’intro, nous plonge d’ailleurs directement dans leur nouvel univers, plus brouillon et en tout cas beaucoup moins évident à cerner, quelque part entre Muse et les Flaming Lips, même si on est loin d’atteindre le côté expérimental pointu de ces derniers. On peut également inclure au fond de ce panier dans lequel s’entrechoquent un paquet de sonorités maîtrisées « All Is Not Lost » ainsi que le subtilement oriental « Back From Kathmandu ». Rassurons néanmoins les fans du groupe en affirmant qu’ils n’ont rien perdu de leur faculté à écrire des titres catchy comme les efficaces « This Too Shall Pass » et le précité « White Knuckles ». Mais ce n’est plus la norme, ce qui apparaît comme logique avec l’ami Dave aux manettes (on reconnaît notamment sa patte sur les futuristes « End Love » et « Before The Earth Was Round »). Cela dit, on y trouve également de très belles choses, à l’instar du très Prince « Skyscrapers » et du funky « I Want You So Bad I Can’t Breathe ». Mais c’est surtout la plage qui clôture l’album (« In The Glass ») qui vaut le détour, ou comment un morceau à priori bordélique évolue vers un final majestueux.

Parlons à présent du CD bonus, qui comprend des choses très intéressantes, et d’autres qui le sont beaucoup moins. Dans la première catégorie, pointons « Shooting The Moon », le titre qu’ils avaient enregistré pour la BO du film « Twilight: New Moon » en 2009, un entraînant « Louisana Land » ainsi qu’une surprenante cover des Pixies (« Gigantic »), à la limite du méconnaissable. Dans la seconde se mélangent des versions spéciales et des démos qui, pour la plupart, n’intéresseront que les fans purs et durs. Ceux-ci se régaleront également à l’écoute de l’interview que le groupe a accordée au célèbre journaliste Ira Glass. On y apprend notamment qu’ils avaient au départ pas moins de 106 fichiers audio, que « Skyscrapers » sera le premier titre mis en boîte et que « White Knuckles » a été un cauchemar à enregistrer… Vous l’aurez compris, cette édition spéciale s’adresse avant tout aux collectionneurs qui suivent assidument le groupe. Les autres y trouveront une approche plus large, à condition d’être curieux…

Pays: US
Paracadute DUTECD1
Sortie: 2010/10/18

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