CD/DVDChroniques

LIGHTNIN’ GUY & THE MIGHTY GATORS – Banana Peel sessions

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Sur la plaine brumeuse de Flandre occidentale, il y a un homme qui ne voit pas les petits villages des environs de Bruges comme tout le monde. Pour lui, ce sont des hameaux de la Louisiane et les voitures qui circulent sur les pavés brugeois sont des Cadillacs déglinguées qui descendent les rues de Chicago. Guy Verlinde, dit Lightnin’ Guy, n’est pas d’ici. Il est né ici, mais sa tête voyage sur les routes poussiéreuses du sud des États-Unis, s’arrête dans les snack-bars des grandes villes industrielles du nord, s’envole quand résonne le blues du delta du Mississippi.

Le mot est lâché : Lightnin’ Guy est un bluesman. Un bluesman d’ici. Il a seize ans quand s’ouvre devant lui le chemin tracé par les grands du blues, qu’il admire : Sonny Boy Williamson II, Elmore James et surtout Hound Dog Taylor. De Taylor, il a retiré ce jeu de guitare rocailleux, ces rythmiques puissantes et déterminées. De Sonny Boy Williamson, il gardera un jeu d’harmonica imbattable. À 17 ans, en 1993, Guy Verlinde lance son premier groupe Smokin’ Chillums et arpente les scènes blues de Belgique et des Pays-Bas durant 6 ans. C’est pendant ce parcours qu’il reçoit le surnom de Lightnin’ Guy, en raison de son jeu de scène énergique et foudroyant. Puis ce sera une association avec le guitariste Marino Noppe, leader du groupe belge Maxwell Street, avec qui Guy foule enfin le territoire américain pour des tournées en Louisiane. Toujours avec Noppe, Lightnin’ Guy fonde Mo’rice puis se décide à voler de ses propres ailes avec son groupe les Mighty Gators.

La formation de Lightnin’ Guy saisit la moindre occasion pour se produire sur scène. C’est ainsi que, de club en club en passant par des festivals (dont celui de Peer en 2009), le groupe développe un instinct scénique qui est un véritable atout. Pas étonnant que les deux premiers albums de Lightin’ Guy & The Mighty Gators soient des live. Le premier, « Live from the heart », sort en 2009 et le deuxième, l’ici présent « Banana Peel Sessions », est désormais disponible par le biais du label Parsifal.

Pour l’occasion Lightnin’ Guy a réuni ses Mighty Gators au grand complet, soit Willy Devleeschouwer (guitare), Karl Zosel (basse), Thierry Stievenart (batterie), Pieter van Bogart (orgue) et André De Laat (saxophone). Mais il y a aussi la présence de l’envoûtante chanteuse sénégalaise Amminata Seydi qui assure les chœurs et l’intervention en guest star de Guy Forsyth et de son groupe, en provenance directe des États-Unis. Les petits plats ont donc été mis dans les grands et on découvrira avec bonheur treize titres qui se baladent dans tous les aspects du blues, que ce soit dans les racines (« Poison », « Long distance shuffle », « Me and my blues ») ou sur des ambiances un peu plus funk ou soul (« Love light shine », « Soul jivin’ », « Lovestrong ») et d’autres terrains plus sentimentaux avec de belles ballades (« Fallin’ for you », « To be with you »). Ce qui frappe, c’est la forte personnalité des titres écrits par Lightnin’ Guy, qui n’aligne ici que des compositions originales. L’homme sachant mener les foules, il achève son public avec les excitants « Rock & roll on my radio » et « Crazy ‘bout my baby ».

On tient ici du blues de tout premier ordre, maîtrisé par un musicien imprégné de sa musique et une équipe dont les qualités techniques sont incontestables. Lightnin’ Guy est à découvrir, non seulement sur disque mais aussi sur scène, ce qu’on pourra faire par exemple le 26 novembre au G.C. Essegem à Bruxelles ou le 16 décembre au Délirium Café à Bruxelles également.

Pays: BE
Parsifal 046
Sortie: 2010/10/29

Laisser un commentaire

Music In Belgium