LET’S WRESTLE – In the court of the Wrestling Let’s
Les groupes de Britpop déferlent régulièrement sur les ondes et dans les hit-parades depuis de nombreuses années, depuis les Libertines, ou serait-ce Oasis, ou pourquoi pas les Beatles ? Bref, on n’est pas près d’en voir le bout et un combo comme Let’s Wrestle vient ajouter une contribution significative à cette formidable saga.
Non pas que ce combo londonien formé en 2005 par Wesley Patrick Gonzalez (chant et guitare), Mike Lightning (basse et chant) et Darkus Bishop (batterie) brille par une originalité folle, mais surtout parce qu’il vient apporter un véritable vent de fraîcheur et de nonchalance désabusée dans un style qui ne comptera bientôt plus que des sentiers battus. La musique de Let’s Wrestle est en effet très influencée par la scène indie américaine des années 90 et l’auditeur avisé y trouvera des références à Pavement, les Pixies, Dinosaur Jr., Yo La Tengo ou Eels. Mais ce qui fait le charme des Let’s Wrestle, ce sont ces textes décalés qui parlent de l’ennui adolescent, de l’impossibilité d’être heureux, mais qui s’en foutent (et dont la dérision fait penser à Art Brut). C’est ce chant presque atone qui déraille sur une octave et demie, exprimant des textes débordant de pertinence, ce qui n’est pas sans rappeler le génie des Kinks en la matière. Ce sont ces guitares qui vous scient les tympans avec trois accords et cette basse pointilliste qui appuie là où ça fait mal.
Le seul point faible de Let’s Wrestle est d’être arrivé trop tard, quand les Libertines avaient déjà commis le forfait de voler toutes ces mélodies indie des nineties et de les avoir à nouveau drapées de génie. Let’s Wrestle reprend l’ouvrage là où il avait été abandonné et son premier album mérite assurément d’être découvert. Pour la petite histoire, « In the court of the Wrestling Let’s » (référence non dissimulée au « In the court of the Crimson King » de King Crimson) est sorti en 2009 sur le petit label Stolen, faisant suite à une poignée de singles et de maxis réalisés en 2007 et 2008. Le label américain Merge (qui a dans son écurie des groupes comme Lambchop et surtout Arcade Fire) vient de sortir une réédition de cet album, agrémenté d’un second CD regorgeant des titres parus auparavant en singles et EP. L’album est distribué en Europe par Full Time Hobby.
C’est donc l’occasion de mettre la main d’un seul coup sur les œuvres complètes de Let’s Wrestle, qui prépare en ce moment un deuxième album intitulé « Trout mask Wrestlica » (encore un clin d’œil à un grand classique).
Pays: GB
Full time Hobby FTH 103
Sortie: 2010/11/01 (réédition, original 2009)