SENSES FAIL – The fire
Formé à Ridgewood dans le New Jersey en 2002, Senses Fail n’a pas tardé à se faire une place de choix sur la scène postcore/screamo/emocore. Depuis cette époque, le groupe est tenu par Buddy Nielsen (chant), Garrett Zablocki (guitare) et Dan Trapp (batterie), les postes de bassiste et de second guitariste ayant respectivement valsé entre James Gill (2002), Mike Glita (2002-2008) et Jason Black, puis entre Dave Miller (2002-05), Heath Saraceno (2005-2009) et Zack Roach.
Senses Fail sort son premier EP en 2002 (« From the depths of dream ») et a tout de suite connu les honneurs des charts américains avec une 144e place. Après avoir signé chez Vagrant Records, Senses Fail entame sa montée en puissance avec des albums qui se placent toujours mieux au hit-parade US, notamment les charts indépendants. C’est ainsi que « Let it enfold you » (2004), « Still searching » (2006), « Life is not a waiting room » (2008) et « The fire » (2010) squattent la seconde ou la première place en indépendant et respectivement la 34e, 15e, 18e et 32e place des charts généralistes.
Derrière ces jolis résultats se cache un groupe typiquement américain pour ce qui est de ce genre de musique : grosses guitares, rythmiques rapides, chant alternant mélodie et gros hurlements rageurs, bref, un semblant de punk pas dangereux pour deux sous et qui laissera les parents dormir sur leurs deux oreilles. Ce n’est pas avec des groupes comme Senses Fail que la jeunesse américaine va se révolter contre le système et elle se contentera de ruminer sa rage adolescente bien au fond d’elle-même, entre deux jeux vidéo, des séances sur Facebook ou le dernier épisode de Twilight. Dormez en paix, Américains, tout est sous contrôle.
Cela dit, d’un point de vue strictement musical, le nouvel album de Senses Fail plaira aux amateurs de screamo et d’emocore. Tout y est réuni pour satisfaire leurs goûts et on peut même dire que Senses Fail est un des groupes les mieux placés pour tresser des chansons qui respectent scrupuleusement les codes du genre. Évidemment, ceux qui ont eu l’occasion d’écouter les MC5 ou Motörhead trouveront que la colère proférée par ce genre de groupe semble bien gentillette. Mais c’est une question de point de vue et c’est donc forcément relatif.
Pays: US
Hassle Records
Sortie: 2010/10/25