GLASS HAMMER – If
En 2009, Glass Hammer nous avait quelque peu déstabilisés avec un « Three Cheers For The Broken-Hearted« qui semblait montrer que le groupe se cherchait une nouvelle voie. Finalement, c’est peut-être le départ de la chanteuse Susie Bogdanowicz (à cause d’un déménagement trop lointain du groupe) qui a forcé le duo Babb-Schendel à se remettre en question. Avec ce nouvel opus, Glass Hammer s’inscrit plus en tant que groupe plutôt que duo, même si c’est toujours Steve Babb et Fred Schendel qui signent les morceaux. En effet, ils se sont adjoint les services d’un nouveau chanteur, mais aussi d’un guitariste.
Pour Glass Hammer, cet album est un peu un retour aux sources, mais aussi un souffle nouveau. Les influences sont indéniablement à chercher chez le Yes de la grande époque, celle qui va de « Close To The Edge » à « Going For The One ». D’ailleurs, le nouveau chanteur Jon (le hasard fait bien les choses !) Davison chante presque comme Jon Anderson et la pochette aurait pu être dessinée par Roger Dean (elle l’a été par le dessinateur allemand Tom Kuhn).
« Beyond, Within » nous offre une basse tranchée, une rythmique syncopée et des claviers vintage. Bref, un régal pour les fans du grand Yes qui n’ont plus rien à se mettre sous la dent depuis longtemps. Les ambiances sont diversifiées et les arrangements ciselés avec soin. « Behold, The Ziddle » débute comme un dialogue entre les instruments. Suit alors une période ELP avant de revenir à Yes avec le chant. La tension règne et nous sommes captivés.
Le centre du CD est occupé par deux titres plus courts, plus doux aussi : « Grace The Skies » et « At Last We Are ». Ils n’en sont pas moins délicieusement consommés par nos tympans émerveillés. « If The Stars » débute en douceur et nous fait planer parmi les étoiles.
Et puis, il y a cette pièce maîtresse qui, du long de ses vingt-quatre minutes, nous entraîne dans des moments jazz-rock, nous offre une grande intensité et beaucoup d’émotions. C’est comme si nous brûlions sous les rayons du soleil. Pourtant, elle sait se montrer aussi plus douce et même acoustique. Jon Davison y montre toute l’étendue de sa palette. Et elle est vaste ! Les envolées de claviers achèvent de nous convaincre avant d’embrayer sur un échange de soli avec la guitare d’Alan Shikoh.
En résumé, Glass Hammer revient à ses sources pour notre plus grand bonheur. Le groupe s’étoffe et le nouveau chanteur fait merveille. C’est sans doute ce que Yes aurait pu nous pondre s’ils étaient encore au temps de leur splendeur. Espérons donc que Glass Hammer continue dans cette voie, car il y a ici plein de créativité et beaucoup de bonheur musical.
Pays: US
Arïon Records / Sound Resources SR1924
Sortie: 2010/09/16