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GIFTS FROM ENOLA – Gifts From Enola

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Gifts From Enola est un groupe fondé en 2005 à Harrisonburg en Virginie. Cet album éponyme est en fait déjà le quatrième disque de cette formation classée post-rock par les spécialistes. Le post-rock est un courant musical expérimental, associant art-rock et musique électronique. Le groupe est constitué par Andrew Barnes, Nathaniel Dominy, CJ De Luca et Jud Mason.

Parlons quelque peu du disque, il débute très bien avec « Lionized », intro en fanfare, aux confins du rock progressif et du métal, batterie dure mais subtile, belle ligne de basse et accords de guitare lourds entrecoupés d’un demi-arpège, électrique à souhait. On dirait que Tool nous fait une jam avec les Smashing Pumpkins (quand je vous dis que ça commence bien !). Passage calme ensuite, chant chuchoté et arpèges fins, et puis retour au métal. Magnifique interprétation, ça joue bien, ça joue fort, ça joue juste. Malheureusement, après sept minutes, on a toujours l’impression d’entendre l’intro alors que le morceau se termine.

La suite est constituée de plages grosso modo de même durée que la première. Des passages très rythmés avec batterie bruyante marquant les débuts de mesures de façon quasi métronomique et guitares tonitruantes alternent avec des parties plus calmes, en dentelle, régulièrement ornées d’une partie chantée en « voix-off » (quasi inaudible), comme si nos amis avaient peur de chanter. Ceci amenant à considérer cet album comme une œuvre instrumentale. La rythmique martelée de façon obsédante rappelle un peu celle des tenants du math-rock. Quand on entend le jeu tout en nuances du premier morceau, on se dit que c’est un peu dommage de sacrifier la finesse à la force sur le reste du disque.

Les thèmes musicaux sont répétés de nombreuses fois, un petit côté répétitif rappelant certaines compositions de sir Robert Fripp. Mais à la différence de ces passages expérimentaux de King Crimson ou, dans autre genre, de Mike Oldfield, qui sont tout en variations, ici il n’est pas question de varier (ou alors d’une façon imperceptible pour le profane que je suis). Les thèmes sont reproduits à l’envi tels quels, ce qui, je dois bien l’avouer est passablement lassant.
Un titre à sortir du lot est « Alagoas » au phrasé en accords « roulés » (je veux dire, les notes des accords grattées successivement avec un délai très court), pointe de réverb, rappelant le son des Smiths, un vent de fraîcheur au milieu de cette lourde atmosphère. Cette plage est vraiment agréable.

Vous l’aurez compris, mon impression après plusieurs écoutes est toujours aussi mitigée qu’après la première. Ces musiciens sont de toute évidence bourrés de talent, ils pourraient sans problème jouer dans des formations pros de premier plan (et même pourquoi pas y glisser une petite compo de temps en temps). Malheureusement, le caractère répétitif des titres, et leur architecture immuable (et peu originale) rendent cette galette plutôt indigeste. Une impression de « peut mieux faire ».

Pays: US
Mylenesheath SHEATH022
Sortie: 2010/09/13

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