WALKER, Joe Louis – On the legendary rhythm ‘n’ blues cruise
Joe Louis Walker ne fait pas ses soixante ans. Sa recette de jeunesse vient sans doute du blues qu’il pratique depuis son enfance, dans la bonne ville de San Francisco. Son histoire musicale commence quand, tout jeune, il se prend de plein fouet le jeu de guitare de T-Bone Walker ou BB King, associé au chant de Wilson Pickett, James Brown, Bobby Womack et Otis Redding. Dès l’âge de 16 ans, il est connu dans les clubs de San Francisco et devient au fil des années l’indispensable accompagnateur de John Lee Hooker, JJ Malone, Buddy Miles, Otis Rush, Thelonious Monk, Willie Dixon, Charlie Musselwhite, Steve Miller, Nick Lowe, John Mayall, Earl Hooker, Muddy Waters et même Jimi Hendrix.
À cette époque des flamboyantes années 60 et 70, Joe Luis Walker brûle la chandelle par les deux bouts avec son camarade de fête et de musique Mike Bloomfield, légendaire bluesman blanc qui finit terrassé par une overdose en 1981, à l’âge de 37 ans. Ce drame refroidit Walker qui préfère changer de vie mais n’abandonne pas le blues pour autant. Diplômé d’anglais et de musicologie à l’université de San Francisco, Joe Louis Walker continue de jouer le gospel en amateur, jusqu’à ce que le démon de la scène ne le reprenne et qu’il fonde en 1985 son premier groupe, les Boss Talkers. La carrière solo de Joe Louis Waker démarre en 1986, avec l’album « Cold is the night ». Suivent ensuite « The Gift » (1988), « Blue Soul » (1989), « Live At Slims, Volume 1 » (1991) et « Live At Slims, Volume 2 » (1992).
Ayant changé de maison de disques en 1993 en optant pour Polygram, Joe Louis Walker diversifie ses sources d’inspiration sur ses albums suivants, en incluant davantage de jazz, soul et gospel dans son blues. On peut ainsi apprécier durant ces années « Blues survivor » (1993), « JLW » (1994), « Blues of the month club » (1995), « Great guitars » (1997), « Preacher and the president » (1998) ou « Silvertone blues » (1999).
Les années 2000 sont encore bien occupées pour Joe Louis Walker qui sort une dizaine d’albums sur divers labels (dont JSP, Provogue et Stony Plain, le label qui abrite aussi Duke Robillard). Ceux qui veulent découvrir le talent et l’enthousiasme de Joe Louis Walker saisiront l’occasion de la sortie de son nouvel album « On the legendary rhythm ‘n’ blues cruise », un live qui réunit une pléiade d’invités prestigieux. C’est ainsi qu’on trouve entre autres les guitaristes Johnny Winter, Duke Robillard, Tommy Castro, Kirk Fletcher ou Paul Nelson, Kenny Neal à l’harmonica, Mike Finnigan à l’orgue, Mitch Woods au piano. La liste est longue et ébouriffante. Quant à la musique, elle est tout simplement somptueuse. On trouve une palette de blues écrits par Joe Louis Walker ou des originaux (notamment de Lowell Fulson, Duke Robillard, JJ Malone ou Nick Gravenites). L’ambiance sur scène est tout à fait passionnante et les guitares se livrent à un festival de fabuleux solos, sur une rythmique qui swingue comme s’il n’allait plus jamais y avoir de musique le jour d’après. On n’est pas prêt d’oublier les jams extraordinaires qui scintillent sur « Born in Chicago » ou la version transcendante de « Sugar Mama » et ses douze minutes de slow blues dévastateur. Si je vous dis d’acheter ce disque, ce n’est pas pour vous pousser à la consommation, mais simplement au bonheur.
Pays: US
Dixiefrog DFGCD 8695
Sortie: 2010/09/02