OCEAN BAND (The) – Couch dictators
L’Ocean Band vient de loin puisqu’il est basé à Singapour, ce qui est bien la preuve que le rock n’a pas de frontières. Après avoir tourné dans tous les clubs possibles et imaginables de cette ville-état coincée au bout de la péninsule malaise, ce groupe s’est décidé à passer des éternelles reprises de hits à son propre répertoire de compositions originales.
Les membres de The Ocean représentent eux-mêmes le melting pot culturel qui règne à Singapour. Yaniv « Neve » Chen (chant et guitare) est israélien, Angshu Chatterjee (guitares) est indien, Sammy Arvis (batterie et percussions) est français. Les trois hommes se rencontrent au Crazy Elephant Blues Bar, le club blues rock de Singapour et leur association musicale ne tarde pas à faire d’eux le groupe résidant de ce club. Après l’arrivée de l’Allemand Uwe Vogel (claviers) et du singapouro-américain Dave D’aranjo, nous avons cinq gars pour un groupe prêt à défendre sa musique partout où on voudra bien de lui.
Le groupe commence par une mini-tournée de France et des Pays-Bas, où il joue au prestigieux Bourbon Street Blues Bar d’Amsterdam. The Ocean écourte sa tournée pour rentrer faire la première partie des Américains de Hoobastank. Nous sommes alors en 2005 et le groupe travaille d’arrache-pied pour sortir son premier album « Barcodes ». The Ocean participe au concours World battle of the band en Nouvelle-Zélande, puis part jouer à Hong-Kong et fait partie en 2006 du Sembawang Music Festival de Singapour.
Après un premier album bien reçu par la presse et le public de la région, The Ocean récidive avec son deuxième opus, un très dense « Couch dictators » de 22 titres qui ballade l’auditeur pendant plus de 80 minutes dans des ambiances musicales variées. Le groupe a mis les petits plats dans les grands : trois ans de boulot, 32 artistes invités de cinq pays différents. Le résultat est un sympathique amalgame de rock classique, sans genre particulier et donnant principalement dans le post : post-rock, post-new wave, post-grunge, post-pop. On y trouve donc un peu de tout et les titres s’enchaînent agréablement, poussant des petites accélérations avec « Travellin’ artists or salemen », émouvant l’âme avec « Equal » ou se prenant pour les Who avec « Wheels » et pour les Red Hot Chili Peppers avec « Made up my mind ». S’il fallait résumer l’ensemble, on pourrait trouver en The Ocean une influence Pearl Jam amenuisée, avec un petit côté Steely Dan et une pointe de Beatles. Il est évident que ces musiciens savent tout faire et que leurs années de clubs à faire de la reprise de tout le monde les ont rendus complètement flexibles. Espérons néanmoins qu’ils trouveront leur style et qu’ils mettront un peu plus de leur personnalité sur le prochain album.
Pays: SG
Interrobang Records
Sortie: 2009