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LE COUP DU PARAPLUIE – Philosophie, bien-être & crimes passionnels

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« Le Coup Du Parapluie » est une comédie, parodie des films « série noire » sortis il y a tout juste 30 ans et réalisé par Gérard Oury (le réalisateur de ce chef-d’œuvre absolu du cinéma qu’est « La Grande Vadrouille »). Le film relate les pérégrinations de Grégoire Lecomte, alias Pierre Richard. Lecomte est un comédien sans envergure qui se retrouve malgré lui impliqué dans une histoire de tueurs à gages… dans la lignée du « Grand Blond » en quelque sorte.

Le Coup Du Parapluie est aussi un jeune groupe belge qui nous sort cette année son premier album, succédant à un EP, « The Mac Guffin », édité en 2008. « Philosophie, bien-être & crimes passionnels » relate les scènes principales du film dont il est question plus haut, comme s’il s’agissait d’un film noir des plus sérieux, amusant non ? Il existe donc un vrai lien entre le film et le groupe. Parlons un peu de cette jeune formation : Olivier Drèze (batterie), Ludovic Houbion (basse et tout ce qui sonne grave), Régis Michaux (guitares). Fra Vincent, le producteur, joue des claviers sur « The Setup ». Une structure rock classique, et de fait, nos amis nous proposent une tranche de bon rock’n’roll bien gras, du brut de décoffrage, du comme on l’aime !

La première partie de l’album rappelle la grande époque underground années ’80 et ’90. Une rythmique grandiose, évoquant tantôt des formations des années quatre-vingts telles que Cocteau Twins. Le jeu de basse se rapproche de celui de Mr Tony Levin dans King Crimson. La batterie n’est pas en reste, contrepoints, jeu à la fois puissant et subtil. Mais la guitare rageuse rappelle plutôt le retour au rock pur et dur des années nonante et en particulier l’école de Seattle (influence revendiquée), Pearl Jam, et peut-être plus encore Soundgarden. Sur les deux premières plages, « Bend And Break Fast » (ils nous font des jeux de mots en anglais en plus !) et « La traversée du désert Eagle » (plusieurs morceaux ont un nom français, alors qu’ils sont tous chantés en anglais et sans grand rapport avec le titre), la voix est filtrée, en arrière de la musique, donnant une impression de garage, un peu comme sur les premières chansons de New Order de l’album « Movement ». Par la suite, cet effet s’atténue et c’est tant mieux, tout un disque chanté comme ça eût été indigeste, mais sur deux chansons, ça fait son effet !

La charnière de l’œuvre est un instrumental intitulé « Le loup dans la bergerie », véritable hymne cold-wave, digne de Joy Division, enfin question pêche, car le jeu des musiciens est très complexe, parfois proche du math rock, mais toujours très mélodieux. Splendide montée en intensité au milieu de la plage digne des compos d’un Robert Fripp. Ceci aurait marqué la fin de la face A si ce produit était sorti en vinyle. À partir de là, la musique évolue doucement, sans cassure vers un métal léché, toujours rythmiquement très travaillé, avec des accents progressifs sans longueurs excessives. Des arpèges aériens à la guitare se marient à merveille avec la force de la rythmique. On pense aux grandes productions de The Mars Volta, Tool, mais surtout Incubus (belles références, non ?).

Influences certes, mais délicatement mélangées, loin du plagiat. Le groupe nous propose un bien joli voyage dans un univers rock à souhait. Associer la technicité (qu’est-ce que ça joue bien !), la puissance et l’émotion, un fameux travail ! Voici un superbe album que je vous invite à découvrir sans délai. N’hésitez surtout pas à ajouter vos commentaires. En ce qui me concerne, ceci est un coup de cœur !

Pays: BE
LCDP 001
Sortie: 2010/06

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