PROPHECY – Illusion Of Time
Il y a des jours comme ça où on n’a pas envie d’être sympa. S’il vous est arrivé de lire mes chroniques, vous savez que, généralement, je suis plutôt du genre conciliant. Pas de bol pour Prophecy, aujourd’hui, c’est un de ces jours où il ne faut pas me gonfler. Il faut dire qu’avec ce quintette métal progressif lyonnais c’est facile d’être méchant. Je me trompe probablement, puisque je ne les connais pas, mais un coup d’œil sur leur impressionnante bio de 8 lignes et une visite sur leur site internet ont suffi à me constituer une liste d’a priori négatifs que je vais me faire un plaisir de vous énumérer.
Parlons en premier lieu du nom du groupe : ‘Prophecy’ n’est pas vraiment le nom le plus original qui soit. Nous avons probablement affaire à un hommage subtil au single de Queensrÿche qui porte ce titre, cependant une simple requête sur l’encyclopédie du métal online Métal Archives aurait permis au groupe de constater qu’il existe déjà au moins 22 groupes qui utilisent ce patronyme ; dont un en France, enfin deux, si l’on compte notre Prophecy à nous, qui lui, n’est pas repris dans ladite encyclopédie. Un détail me direz-vous et je vous l’accorde volontiers. Ce qui me fout surtout les boules, c’est qu’un groupe débutant, se la pète comme s’il était déjà au top. Par exemple, dans l’adresse MySpace du groupe : www.myspace.com/prophecyofficiel. C’est le ‘officiel’ qui m’énerve. En page d’accueil de la page web, je note, au hasard : « Prophecy est de retour » ; personnellement, je ne savais même pas qu’ils étaient partis. Ou encore « Le nouveau site est ‘enfin’ en ligne » ; comme si le monde de la musique attendait cela avec une impatience non contenue. Sur la bio du groupe, on peut lire « Voici près de 80 minutes de ‘très haute qualité’ » ou encore « L’album culmine avec une suite atteignant pratiquement le quart d’heure, un morceau de bravoure impressionnant de maîtrise ». Alors si cela ce ne sont pas des affirmations impressionnantes d’arrogance et de vanité, je veux bien manger mon clavier. Surtout que, de nos jours, des albums de métal progressif regorgeant de véritables ‘morceaux de bravoure impressionnants de maîtrise’ il y en a des dizaines et que, côté qualité, « Illusion Of Time » est bien loin de tenir la comparaison. La qualité sonore est tellement faible que l’on a l’impression d’avoir affaire à une démo. Quant aux compositions, si on ne peut nier qu’elles sont techniques, elles semblent partir dans tous les sens et il est impossible, même après plusieurs écoutes, d’y trouver quoi que ce soit d’accrocheur. Et croyez-moi, 80 minutes, c’est long quand on s’ennuie.
Cela dit, tout n’est pas noir au pays de la moutarde et les Dijonnais ont sans conteste du potentiel. Ils semblent maîtriser leurs instruments et la voix de Frédéric Biard est plutôt belle. Avec plus de moyens financiers, des morceaux plus structurés et surtout un petit peu d’humilité, le prochain opus devrait cartonner.
Pays: FR
Musea Parallele MP3206
Sortie: 2010/07
Que de compliments …