UNSUN – Clinic For Dolls
Les sorties de Mystic Productions se suivent et ne se ressemblent pas. De la fusion/folk/métal de Rootwater au black/death métal de Thy Disease en passant par le death progressif de Proghma-C ou le Stoner Rock de Black River, on ne peut vraiment pas accuser le label polonais de pécher par excès de monotonie. Dans cette diversité, on peut cependant observer trois constantes chez Mystic : les groupes sont Polonais, ils sont associés à la scène métal et surtout, leur musique est d’une qualité irréprochable. « Clinic For Dolls », le second opus d’Unsun ne faillit pas à ces trois règles apparemment immuables !
Certains fans belges de métal à chant féminin ont déjà eu la chance de faire connaissance avec Unsun puisque le quatuor polonais était à l’affiche de l’édition 2009 du célèbre festival Metal Female Voices de Wieze. Pour celles et ceux qui, comme votre serviteur, avaient autre chose à faire ce jour-là, voici une petite présentation du groupe. Unsun naît en 2006 de la volonté du guitariste Maurycy ‘Mauser’ Stefanowicz – bien connu des amateurs de la scène extrême pour son implication dans Vader, Dies Irae et Christ Agony – de jouer une musique un peu moins sombre que celle de ses autres combos. Le six-cordiste s’associe à la jolie Aya (Annelyse Stefanowicz) dont il apprécie le chant ultra mélodique. Le line-up est complété par Vaaver (Wawrzyniec Dramowicz), le batteur de la formation rock progressif Indukti et par Heinrich (Filip Halucha), un bassiste militant dans le combo black métal Vesania et dont nous avons aussi pu apprécier le martelage de cordes sur l’album « Visionism » de Rootwater.
Pour son second album intitulé « Clinic For Dolls » (NDR : pour info, le premier opus intitulé « The End Of Life » est sorti en 2008 sur le label Century Media), Unsun propose dix compositions solides aux mélodies insidieuses qui s’inscrivent sournoisement dans les profondeurs du subconscient. L’exposition répétée au métal gothique du quatuor polonais, pourtant relativement banal à la première écoute, entraîne donc une sérieuse dépendance qui, si l’on n’y prend pas garde, transforme l’auditeur occasionnel en un fan pur et dur.
Difficile en effet de résister à la voix sensuelle d’Aya dont le charme atteint des sommets sur « The Last Tear », une magnifique ballade acoustique qui aurait tiré une larme à l’auteur de ces lignes s’il n’avait pas, comme chacun le sait, un cœur de pierre. Mais, ne nous égarons pas. Car si Aya amène la lumière et la beauté, elle évolue tout de même dans un milieu où la brutalité sombre des guitares de Mauser est reine. N’attendez donc pas un album empli de douces mélodies symphoniques à la Within Temptation, car, bien que mené par une jeune fille à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession, Unsun est tout de même un combo métal. Ici, la guitare mène le jeu et les synthés, bien que présents, sont relativement accessoires. Outre ses riffs décapants, Maître Mauser, distille son pesant de soli débridés, chose que l’on n’est pas près d’entendre chez Within Temptation, ou Tristania (NDR : avec lequel Unsun se lancera prochainement dans une tournée européenne). Cette chronique serait un peu injuste si nous ne mentionnions pas les parties de batterie du sieur Vaaver qui, en bon musicien progressif, n’est pas avare de démonstrations techniques.
Dans le monde plutôt surpeuplé du métal gothique à chanteuse, Unsun et son « Clinic For Dolls » sortent du lot et viennent se positionner dans le peloton de tête, en compagnie d’Epica, Sirenia, Tristitia, Delain, Within Temptation et Lacuna Coil. L’essayer, c’est l’adopter.
Pays: PL
Mystic Productions MYSTCD 130
Sortie: 2010/10/11