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DISTRICT 97 – Hybrid Child

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Comme nous vous comprenons ! C’est la crise, et, s’il vous arrive de desserrer les cordons de votre maigre bourse pour investir dans un CD, il faut qu’il soit d’une qualité justifiant ce trou béant dans le budget mensuel. C’est d’autant plus vrai si vous aimez le rock/métal progressif, puisque, dans ce style, les albums ont une furieuse tendance à se suivre et à se ressembler. Vous ne désirez pas acheter de nouveau un fac-similé d’« Images And words » ou d‘« In Absentia ». Nous ne pouvons qu’abonder dans votre sens. C’est pourquoi nous prenons le risque de vous conseiller d’investir vos deniers dans un nouveau combo prometteur qui, pour son premier album, semble avoir eu le courage de ne pas piller les élucubrations mélodiques de Dream Theater et Porcupine Tree.

Chicago 2006, Jim Tashjian (guitare), Rob Clearfield (claviers), Patrick Mulcahy (basse) et Jonathan Schang (batterie), musiciens accomplis malgré leur jeune âge, forment District 97 et se mettent à la recherche d’un vocaliste pouvant donner la vie à leurs compositions instrumentales. Un an plus tard, leur choix se porte sur la jolie Leslie Hunt. Cette dernière est déjà une mini-star aux USA puisqu’elle était l’une des dix finalistes de la sixième saison de l’émission American Idol (NDR : la Nouvelle Star des Yankees). Le line-up se renforce encore, quelque temps plus tard, par l’arrivée de l’extraordinaire Katinka Kleijn qui, à la ville, est l’une des violoncellistes solistes du prestigieux Orchestre Symphonique de Chicago.

Malgré leur jeunesse évidente (NDR : jetez un œil sur la bouille d’ado des garçons dans le livret du CD), les membres du groupe ont un bagage musical plutôt imposant. Ils ont écouté Yes, Rush et ELP (NDR : Le jeu de Rob Clearfield semble devoir beaucoup à celui de Keith Emerson), c’est une évidence. Il suffit d’écouter « Mindscan » pour s’en convaincre. Ce titre, constitué d’une trentaine de minutes de démonstrations techniques et de cavalcades épiques débridées, est sans conteste la pièce maîtresse de l’album. Le genre de musique qui invite l’auditeur à fermer les yeux pour entreprendre un voyage virtuel aux confins de l’univers. Aux côtés des géants du prog classique des seventies cités en référence dans sa bio comme Jethro Tull, Gentle Giant et King Crimson, District 97 revendique l’influence de combos aussi variés que les Beatles et Meshuggah. Cependant, c’est surtout l’apport du duo féminin aux compositions du groupe qui fait toute son originalité. Le chant (parfois pop) de Leslie, plutôt atypique pour un groupe progressif, fait souvent penser à celui d’Ann Wilson (Heart) ; quant aux interventions du violoncelle de Katinka, elles font souffler sur le rock progressif, somme toute traditionnel, de District 97 un vent d’originalité et de non-conformisme tout à fait rafraîchissant.

Leslie Hunt en est la preuve, la téléréalité peut mener à tout, et même à faire de la bonne musique.

Pays: US
Laser’s Edge LE1057 / Bertus
Sortie: 2010/09/14

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