ROTOR – 4

Le label Elektroharsch continue de prospérer avec la mise sur le marché du nouvel album de Rotor. Ce groupe allemand spécialisé dans le stoner en est donc à son quatrième opus en près de douze ans d’existence. Sans se presser, les berlinois continuent de professer leur foi en un rock lourd, bien trapu et néanmoins technique.

Rotor, ce n’est pas le groupe que vous allez voir en prime time sur la Une ou en première partie de U2 au stade Roi Baudouin. Tim Mentzel (guitare), Marco Baale (basse) et Milan Pfützereuter (batterie) sont plutôt des habitués des petits clubs d’Europe ou d’Amérique, qu’ils sillonnent sans relâche, ayant ouvert par exemple pour Motorpsycho, Clutch, Smoke Blow, The Hidden Hand, Nebula ou Anathema.

Le trio de Rotor n’a jamais été modifié en 12 ans et les musiciens du groupe agissent désormais en parfaite osmose, ce qui se sent sur leur dernier album, un disque qui ne porte toujours pas de titre mais le numéro 4 et dont la pochette est une des plus réussies du groupe, avec cette femme-pieuvre au sourire assassin, prête à vous emmener vers votre perdition.

Côté musique, pas de surprise, Rotor nous sort le bon gros stoner qui sait se faire tour à tour rapide (« Gnade Dir Gott », « Karacho/Heizer ») ou plus lent (« An3R4 », « Costa Verde », le massif « Neatz brigade »). Le groupe s’embarque dans des chevauchées de guitares lourdes et de rythmiques énergiques (« Derwisch », « Drehmoment »), laissant peu de place au chant, qui n’intervient qu’épisodiquement. Plus on avance dans le disque, plus les morceaux se rallongent, aboutissant aux ambiances étouffantes de « Die weisse Angst », près de huit minutes de mid-tempo angoissant et de montée vers une apogée électrique, entre Pink Floyd et Led Zeppelin. Côté influences, on pense aussi à des groupes stoner classiques comme Kyuss ou Karma To Burn. Du solide, donc, qui plaira à tous les amateurs du genre.

Pays: DE
Elektrohasch EH 144
Sortie: 2010/09/01