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AZZEDEEN – National – Blues – Identity

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En matière de Blues proche des racines, Azzedeen a déjà fait ses preuves. Pourtant, cette fois il revient avec un troisième album qui se concentre uniquement sur le Blues et nous plonge dans ses racines qu’on aime tant, celles qui transpirent de feeling, que la transe embarque vers un voyage au fond de soi-même.

Juste accompagné de Marco Limballe à la batterie et de Dominique Muzeau à la basse, Azzedeen s’occupe de tout le reste, en ce compris la mandoline, des percussions et des choeurs. Il a pourtant fait appel à quelques musiciens supplémentaires qui se révèlent au fil des titres et notamment l’harmoniciste Laurent Delage.

Azzedeen commence par un hommage au Blues avec « Respect to the blues ». Des arrangements en toute simplicité, légers, un feeling intense pour un homme seul avec sa guitare qui passe en revue ses stars. Sur « The power of your love », sa voix est imprégnée du pouvoir de l’amour, de mélancolie et de déchirements aussi. La basse groove et la batterie (ici jouée par Jason Wilson) scintille. « I break it down » est plus rock. La basse sautille, l’harmonica et le chant nous font vibrer. Azzedeen a des racines africaines. Normal donc qu’il fasse une visite sur ce continent avec « No more slavery », un titre dont les percussions s’emparent de la rythmique pour mieux nous transcender. Il y a du Gabriel là-dessous, surtout côté choeurs.

« Got my mojo » nous ramène sur les routes du sud des États-Unis, en plein milieu des champs de coton. L’ambiance est hypnotique, presque tribale. « I’m not a love machine (Just a blues machine) » assure la continuité avec son côté hypnotique qui nous pousse irrémédiablement à battre la mesure en tapant des mains et des pieds, ajoutant ainsi quelques percussions. « I’m a king bee » est une reprise d’un titre de James Moore. Azzedeen est seul avec sa guitare. Il nous donne envie de nous replonger dans nos vieux Muddy Waters. « Sing the blues » fleure bon le sud et la Louisiane. Grosse caisse et guitare mènent la danse avec un peu de basse. Du John Lee Hooker dans les veines !

Azzedeen a beau avoir ses racines en Afrique, il n’en est pas moins Français. Alors pourquoi pas deux Blues dans la langue de Molière ? « Le temps qui passe » est très dépouillé et intense. Il pleure la mort d’un ami. « Le lézard bleu » est une promenade en banlieue. On s’y faufile sur des tons plus soul. « You gotta move » est une reprise d’une chanson de Fred McDowell, genre Blues crapuleux. Il y a aussi un côté soul et profond dans la voix. Quant à « I got a long way to go », il y a là un côté Animals. Un titre caché à la fin de la dernière chanson termine l’album. Azzedeen revient seul à la guitare, imprégné d’un feeling intense et d’une tristesse amplifiée par l’harmonica.

Ce qu’on aime dans cet album d’Azzedeen, c’est le dépouillement et le retour aux racines, mais aussi la simplicité et l’intensité qui se dégagent de ses chansons. C’est indéniablement un album pour les amateurs de vrai Blues du delta du Mississippi, celui de Muddy Waters, de John Lee Hooker et de Robert Johnson.

Pays: FR
Azzedeen AAF 02
Sortie: 2010/06

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