MYSTER MOBIUS – Myster Möbius
Myster Möbius est un quatuor musical et visuel franco-hongrois. La partie musicale est assurée par Benjamin Costantini (guitare), Jànos Hegedùs (basse) et Bastien Champenois (batterie, samplers). Sur scène, la partie visuelle (VJ : « Video-Jockey », I presume) est l’œuvre de Brigitte Kull. Le groupe est implanté dans la région de Thionville et cet album éponyme est leur premier opus.
Les présentations sont faites, parlons de la musique, uniquement musique puisque le disque est entièrement instrumental. D’entrée de jeu, l’auditeur se rappellera les albums de King Crimson, la trilogie rouge-bleu-jaune et « Discipline » en particulier. Le petit effet de basse entamant « Mirage » évoque furieusement celui qui annonce « Elephant Talk ». La section rythmique est impressionnante. La ligne de basse est proche par moments de Tony Levin, à d’autres, elle est plus scandée à la Les Claypool. La batterie toute en contretemps et énergie se rapproche de celle de Bill Bruford ou de Terry Bozzio même si le jeu un peu trop dur de Bastien n’atteint pas encore tout à fait la perfection de celui des maîtres précités. Sur certaines plages comme « Système Solaire », le jeu est plus modulé et on se surprend à penser à Stewart Copeland. Vous avouerez que les comparaisons sont plutôt flatteuses ! La guitare de Benjamin donne une petite touche orientale qui allège bien la sauce. La vitesse d’exécution et la justesse sont autant d’atouts exposés sur cette galette par ce jeune expert de la six cordes.
Le jeu rythmé, saccadé sur « Technoïde » ou « 2102364 » donne un petit côté Talkingheads ou B 52’s qui n’est pas pour me déplaire. Vous l’aurez compris, nous naviguons près des grandes productions des David Byrne, Brian Eno et Robert Fripp des années ’80. Manque juste un petit quelque chose : ce style de musique appelle à mon sens des parties vocales. Tout au long de l’album, on attend qu’un chanteur (ou une chanteuse) vienne poser sa voix sur les compos du trio de virtuoses.
En tout cas, voici un produit frais, magnifiquement interprété et qui swingue vachement bien ! On ne s’ennuie à aucun moment à l’écoute de ce premier album, ce qui est un bel exploit pour un album rock expérimental. Un très bon début pour des musiciens prometteurs. Avec un bon chanteur (ou chanteuse), ils devraient pouvoir nous offrir quelques bijoux. Et s’ils préfèrent poursuivre en instrumental, qu’ils ne se gênent surtout pas ! (moi de toute façon, pour ce que j’en dis…)
Pays: FR
Musea Parallele MP3204
Sortie: 2010/05