FRAMEPICTURES – Remember It
Formé en 2004, Framepictures était avant tout un groupe réunissant des musiciens de studio confirmés. Au début, pas de chanteur, le groupe était instrumental. Ils accompagnaient un chanteur pop. Ensuite, ils ressentirent le besoin de se tourner vers le rock progressif et décidèrent d’ajouter du chant à leurs morceaux. Bien leur en prit ! Ils dénichèrent Tiago Delgado, un chanteur qui semble avoir suivi les mêmes cours de chant que James LaBrie. C’est donc avec lui qu’ils se lancent dans l’aventure du premier opus qu’ils nous proposent aujourd’hui.
Tout d’abord, le livret et son design sont une belle réussite. La pochette est superbe. L’ambiance désertique étrange de Monument Valley y est bien représentée. L’analogie d’un des fameux rochers avec une main attire l’attention. Comment oublier ce lieu magique ? Si vous y avez été, vous savez de quoi je parle ! Les paroles sont bien entendu dans le livret, avec leurs titres astucieusement mis en valeur à l’intérieur même des textes.
Côté musical, les influences de Dream Theater sont plus que perceptibles. Même le chant s’en ressent. Mais le groupe conserve sa propre identité et c’est ce qui importe. L’introduction de « Memories Faded Away » est douce et jouée au piano, mais bien vite nous entrons dans le vif du sujet avec une énergie métal progressive bien marquée. La guitare de Helder da Silva décoche ses riffs. La section rythmique du bassiste Ricardo Drumond et du batteur Artur Jorge groove, La claviériste Mafalda Brogueira a une solide formation, cela se sent.
Plus court et plus direct, le morceau titulaire ferait bien office de single avec ses riffs ravageurs, l’intervention emersonnienne des claviers et un chant facile à mémoriser. Très Dream Theater, « Call For Me » nous offre moult cassures pour plein de revirements musicaux, bref un délice pendant plus de douze minutes avec une grande tension interne, un passage jazzy et un bel échange entre guitare et claviers. À un moment, la mélodie emprunte ses notes à un Ange des seventies.
Entre mélancolie et énergie dévastatrice, « Don’t Trust My Eyes » est hors contrôle. La guitare discute ferme durant son solo. Puisque tout le monde s’en fout, ils se déchaînent sur « Why Nobody Cares ». La basse claque, la guitare se déchire et crie son désespoir, les claviers se torturent, le batteur fait gronder ses caisses. Entre ombres noires et grises, la guitare joue sur la stéréo pour « Shadows Black And Grey ». Elle déboule en force soutenue par une batterie explosive.
« My Will To Live » est la pièce maîtresse de cet opus. Elle se déroule en sept actes avec une grande puissance, beaucoup de créativité dans les arrangements, plein d’émotion et de nombreux changements de rythmes. Nous sommes captivés. Pendant le passage central instrumental, le piano nous caresse, les synthés virevoltent, la guitare se fait expressive. En résumé, nous sommes happés dans un tourbillon de bonheur pour une pièce finalement très sombre qui nous offre un véritable feu d’artifice.
Ce premier album de Framepictures est une réussite totale. Le groupe fait preuve de créativité d’un bout à l’autre ce qui augure du meilleur pour leur avenir. Ce disque est aussi un incontournable pour les fans de Dream Theater.
Pays: PT
Galileo Records / ProgRock Records PRR770
Sortie: 2010/07/13