SONS OF LIBERTY – Brush-Fires of The Mind

Comme cela, tout d’un coup, voilà que Jon Schaffer se sent investi d’une mission : réveiller le public métal et lui redonner le goût de la liberté et de la rébellion. L’amener à se rendre compte du marasme dans lequel se trouve notre société et l’inciter à faire quelque chose pour en sortir. D’après le leader d’Iced Earth, il faut que les métalleux commencent à s’intéresser à autre chose qu’à l’Heroic Fantasy et qu’ils débattent entre eux de l’état actuel des affaires mondiales. Voilà pourquoi le guitariste américain a créé le projet Sons Of Liberty. C’est par l’intermédiaire de ce nouveau groupe, et surtout de son site web que Schaffer entend dénoncer les maux qui rongent le monde libre (NDR : comprendre l’Amérique), à savoir la mainmise des banques sur la politique, la corruption de l’état, et l’injustice sociale. Voici donc l’agenda de la révolution selon Jon Schaffer :

1. Enregistrer un disque corrosif qui dénonce.
2. Donner, sur son site web, l’accès à un tas d’informations utiles (liens vers d’autres sites, recommandations de livres et de films utiles à la compréhension de la catastrophe).
3. Rappeler aux rockers américains que la liberté a un prix et qu’ils feraient bien de s’inspirer de l’enseignement des pères fondateurs de la nation américaine et des patriotes qui se rebellèrent contre les colonisateurs britanniques et qui furent les instigateurs de la révolution américaine.

Tout cela serait bien beau si, comme on se le rappelle, Jon Schaffer n’avait pas été, il n’y a pas si longtemps de cela, l’un des grands supporters de l’administration de Georges Bush qui, comme chacun le sait, n’a pas vraiment donné le meilleur exemple en matière de libertés, de corruption et de justice sociale. Du coup, le métalleux européen moyen qui rédige ces lignes a beaucoup de mal à prendre au sérieux ce pseudo révolutionnaire.

Si la révolution du père Schaffer ne nous intéresse pas des masses, (après tout, nous ne sommes ni politiciens, ni Américains), critiquer sa musique entre tout à fait dans notre domaine de compétences. Disons-le tout de suite, « Brush-Fires of The Mind », le premier album de Sons Of Liberty n’est pas révolutionnaire. Il ne désarçonnera pas les fans d’Iced Earth. Il n’y a pas de secret. Schaffer est l’unique compositeur des deux groupes, et fatalement, la musique est presque la même. Le guitariste ne s’en cache d’ailleurs aucunement. Son but, en enregistrant « Brush-Fires of The Mind » était de transmettre un message, pas de vendre des disques, des T-shirts ou des places de concert. Pour le prouver, il offre même gratuitement l’album, dans son entièreté, au format mp3 à tous ceux qui se connectent sur la page officielle de Sons Of Liberty et s’inscrivent sur la mailing-list de sa lettre d’information. (NDR : Allez-y, c’est gratuit).

La grande différence entre Sons Of Liberty et Iced Earth vient du fait que Schaffer, en plus des guitares, s’est occupé lui-même du chant et de la programmation de la batterie. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le guitariste possède un excellent organe vocal dont le timbre et les intonations ne sont pas si éloignés que cela de la voix de Matt Barlow, son acolyte d’Iced Earth.

Que l’on adhère ou pas à son besoin de révolution, il ne fait aucun doute que Jon Schaffer soit un excellent musicien. « Brush-Fires of The Mind », tout comme le reste de sa discographie, est un manifeste du power/thrash métal épique. Les fans ultimes du guitariste américain, à qui un album gratuit au format mp3 ne suffira probablement pas, pourront se délecter d’une version CD ‘deluxe’ en format digipack/mediabook, contenant les lyriques et un artwork original, éditée par le label Century Media.

Pays: US
Century Media
Sortie: 2010/07/12