SHAOLIN DEATH SQUAD – Five Deadly Venoms
Aborder la chronique de l’album d’un groupe comme Shaolin Death Squad est un véritable casse-tête chinois. Ces Texans ne font pas grand-chose comme les autres. Et, si un jour l’originalité paie, ces gaillards devraient amasser une fortune. Pour vous en convaincre, une petite visite sur ‘Youtube’ s’impose. Tapez le nom du groupe dans le champ de recherche. Sélectionnez l’une des nombreuses vidéos live disponibles et appréciez le spectacle offert par ces six musiciens dont le look s’inspire de celui des acteurs du théâtre Kabuki japonais ainsi que de celui de guerriers des films d’arts martiaux chinois des seventies. Six guignols impressionnants qui se déchaînent comme des damnés au son d’une musique aussi barrée que si elle voulait réunir les styles de Mr Bungle, Faith No More, Devin Townsend et Electric Light Orchestra.
Pour coller à ce look haut en couleur, les six siphonnés du bocal se sont affublés de patronymes élégants, inspirés, eux aussi, des films de kung-fu : The White Swan (Chant et Clavier), Blue Scorpion (Chant et Guitare), Black Ninja (Batterie), Praying Mantis (Basse), Red Dragon (Chant et Guitare), The Wise One (Synthétiseurs, Vocaux et Autres Trucs).
Formé en 2002 dans la région de Dallas (Texas), Shaolin Death Squad s’est forgé une solide réputation scénique en partageant les planches avec des combos aussi variés et surréalistes que Dillinger Escape Plan, Fair to Midland, Sleepytime Gorilla Museum, ou Therion. « Five Deadly Venoms », le nouvel opus, fait suite à « Shaolin Dad Squad » (2004) et « Intelligent Design » (2006).
La musique de Shaolin Death Squad se veut surprenante, innovante et surtout indescriptible. Mélange d’agressivité rythmique et de mélodies à géométrie variable, elle tient autant du rock progressif, que du heavy métal et du rock alternatif. La formation peu conventionnelle du groupe (deux claviers, trois chanteurs) donne lieu à des échanges aux nuances inédites. Le chant schizophrène fait beaucoup penser à celui de Mike Patton et parfois à celui de Devin Townsend. Quant aux guitares, elles vont du ska au thrash métal en passant par toutes les variations intermédiaires.
« Romanza », le titre d’ouverture est une version acoustique, relativement fidèle à l’original, du célèbre thème musical du film « Jeux Interdits » de René Clément. « Peace Upon You », le titre qui clôt la galette est, quant à lui, est une version instrumentale métallique de la chanson traditionnelle juive « Evenou Shalom Alerhem ». Si l’on désire évoquer la diversité musicale de Shaolin Death Squad, le choix de ces deux extrêmes parle de lui-même.
« Five Deadly Venoms » offre une sérieuse alternative à tous ceux qui pensent que le métal progressif s’enfonce et devient ennuyeux à force de recopier note pour note l’album « Images & Words » de Dream Theater. Original et captivant.
Pays: US
Do For It Records
Sortie: 2010/01/30
