OKLAHOMA BLUES – Tribute to JJ Cale
Derrière le nom d’Oklahoma Blues se cache un collectif de musiciens ayant décidé de rendre hommage à J.J. Cale. En général, les hommages sont posthumes, mais on est rassuré de savoir ici que J.J. Cale est toujours bien vivant. Et s’il n’est pas connu de tous, J.J. Cale mérite cet hommage qui souligne toute la beauté de sa musique, un blues country qui a fini par devenir une influence majeure dans l’Americana et le blues contemporain. D’Eric Clapton à Sheryl Crow, de Bruce Springsteen aux Black Keys, une foule de musiciens sont redevables de J.J. Cale dont l’impressionnante carrière de plus de 40 ans n’est pas racontable dans le détail ici, mais dont quelques compositions originales remettent tout de suite les choses en place : il est l’homme qui a écrit « Cocaine » (popularisé par Eric Clapton), « Call me the breeze » (repris par Lynyrd Skynyrd) et « After Midnight » (également répandu par Eric Clapton), quelques-unes des chansons les plus célèbres écrites par ce bluesman de l’Oklahoma. Eric Clapton a d’ailleurs réalisé en 2006 un album avec J.J. Cale, intitulé « The road to Escondido ».
L’initiative « Oklahoma blues » est le fait d’une poignée d’artistes qui propagent depuis plusieurs années le 12-mesures sous toutes ses formes. On retrouve sur ce disque Jimmy Hall (chanteur du légendaire groupe Wet Willie dans les années 70), Rufus Huff (groupe de blues zeppelinien des années 2000), Swamp Cabbage (groupe du bayou floridien), Dixie Tabernacle (un groupe de studio de Nashville), Michael Powers (un bluesman de Harlem), Greg Skaff (un jazzman de Harlem), Tim & Roddy Smith’s Groove Band (le side project du groupe Mr. Groove Band) ou The Persuasions (un groupe qui écume les studios depuis près de 50 ans).
Autant dire que le niveau de qualité est placé très haut et que la sensation d’être enfoncé dans les racines blues américaines éclate aux oreilles dès le premier titre « Money talks ». Cet album est non seulement superbement exécuté, mais il constitue un florilège des meilleurs extraits des albums classiques de J.J. Cale parus dans les années 70 : « Naturally » (1972), « Really » (1972), « Okie » (1974), « Troubadour » (1976) ou « 5 » (1979). Parmi les morceaux, on signalera les reprises bien heavy blues rock de Rufus Huff, qui regonfle « Cocaine » et « Crazy Mama », les deux versions de « Money talks » par Swamp Cabbage et Jimmy Hall et Greg Skaff, des versions doo-wop de « I’ll make love to you anytime » et de « Travelin’ light » par les Persuasions et des versions instrumentales de « Sensitive kind », « Louisiana women » ou « Travelin’ light », qui existent aussi en versions chantées.
Ce « Tribute to J.J. Cale » est un superbe hommage, qui permet de découvrir ou de redécouvrir la musique d’un auteur mythique, baladin du blues moderne, éloigné du bruit et de la fureur, mais référence incontournable.
Pays: US
Blues Boulevard 250274
Sortie: 2010/06