BUDAM – Stories of Devils, Angels, Lovers and Murderers
Búi Dam nous vient des îles Féroé, cet archipel dépendant du Danemark perdu en Mer du Nord entre l’Écosse et l’Islande. Jeune guitariste de jazz, il part pour Cuba pour s’inspirer des rythmes des Caraïbes. Mais pas de chance, il se blesse sérieusement au poignet et ne peut plus jouer comme avant. Pourtant, la musique et la scène sont dans ses gènes. Il se rebaptise Budam et change de style.
Aujourd’hui, Budam nous propose son premier album, un album sombre et mélancolique qui éveille nos sens. Budam dévoile ses nouvelles influences sur neuf titres qui nous content des histoires de démons, d’anges, d’amants et de meurtriers. Avec des tons situés entre un Tom Waits et un Nick Cave, il nous captive d’un bout à l’autre de son opus.
Le début de « Snake Charmer » prend des tons Dylan pour ensuite se tourner vers Tom Waits avec un fond de Blues mélangé à du Folk moderne. Mais Budam a dû aussi écouter Brel. « Da da Da Die » en est la preuve vivante. L’expressivité de l’artiste, la vie qui habite cette voix sombre, les arrangements dépouillés mais prenants, en fait juste ce qu’il faut où il faut, tout cela provoque en nous de l’émotion. Pas étonnant qu’un côté Nick Cave se dégage aussi. C’est le cas avec « Clap Hands » où il se prend pour un vieux bluesman avec sa voix rocailleuse. Mais il y a aussi un peu des Cesarians dans ce titre, dans les arrangements surtout.
« Balthazar and the Angel » est sombre et mélancolique. C’est un duo piano/voix avec un zeste de violon. « The Yoni » est une ritournelle captivante façon Brel. Une voix féminine vient enrober celle de Budam. Cette même voix nous propose sa respiration sensuelle sur « Do that thing ». Budam prend une voix grave pour ce Blues profond. L’ambiance champs de coton, le Mississippi qui s’écoule et un brin de Nouvelle Orléans, tout y est. Ajoutez à cela une folie à la Screaming Jay Hawkins. Bref, ce titre est d’une grande intensité !
« The Funeral » est, dans sa première partie, une lente procession intense qui vous prend par les tripes. Ensuite, le morceau prend du rythme, devient festif même, comme lors de funérailles. « Da da dey da dey » est un autre Blues, à nouveau plein de mélancolie. Enfin, « Gabriel’s song » (rien à voir avec notre archange Peter Gabriel) est une chanson sombre, lente et triste. Elle est parfaite en tant que finale subliminale.
Relevons encore le très beau livret, sombre lui aussi, nécessaire afin de suivre les histoires contées par notre cher Budam. Très agréable à feuiller, il aide à captiver notre attention tout au long de cet album.
Avec ce premier album, Budam s’impose d’emblée comme une valeur sûre. Il nous captive tout au long de son disque qui aura bien du mal à quitter la platine. À découvrir d’urgence !
Pays: DK
Volvox Music VOL 0905
Sortie: 2009/10/26