DIVINE COMEDY (The) – Bang Goes The Knighthood
Quatre années se sont écoulées depuis « Victory For The Comic Muse« , le dernier album en date de The Divine Comedy. Cela dit, ce n’est pas parce qu’aucun enregistrement n’est arrivé jusqu’à nos oreilles que Neil Hannon s’est croisé les bras. Bien au contraire, il a intelligemment mis à profit ce laps de temps. Jugez plutôt, il a fondé son propre label (Divine Comedy Records) en 2007 avant de s’associer à un certain Thomas Walsh pour fonder The Duckworth Lewis Method (l’album éponyme du groupe sera la première sortie du label). Il va également travailler sur le projet de Stuart Murdoch (Belle & Sebastian) intitulé « God Help The Girl » (une comédie musicale pas encore tournée mais dont la B.O. est sortie en 2009). Cela dit, c’est surtout sur un travail de composition qu’il va se concentrer. Pour des musiques de films ou de séries télévisées (Doctor Who, The IT Crowd, The Hitchhiker’s Guide To The Galaxy) mais aussi pour d’autres artistes, parmi lesquels Charlotte Gainsbourg, Jane Birkin, Air et Yann Tiersen, confirmant son attirance particulière pour la France.
Après toutes ces collaborations, Neil Hannon a décidé de penser à lui et à la suite de la carrière du groupe dont il est la tête pensante et le seul membre permanent depuis 1989. C’est ainsi qu’est né « Bang Goes The Knighthood », qui est déjà le dixième album de The Divine Comedy. Un nouvel album bien dans la lignée des deux précédents, c’est-à-dire que l’on y retrouve des compositions classieuses qui mettent en valeur une voix douce, véritable vecteur d’émotions, comme le démontre d’emblée « Down In The Street Below ». Ne cherchons pas de tube potentiel, il n’y en a pas, si ce n’est « At The Indie Disco », le single qui raconte une soirée typique entre amis dans une boîte de nuit typiquement anglaise (amusez-vous à retrouver le nom des artistes et des chansons mentionnés dans les paroles), ou « I Like », qui clôture l’album sur une note joyeuse.
Ces deux parenthèses mises à part, il est recommandé d’écouter attentivement ce disque car ce sont surtout les textes qui dégagent des sentiments (le magnifique « When A Man Cries »). Et les arrangements classiques ne font qu’accentuer le côté lyrique de l’album (« Bang Goes The Knighthood », le tout doux « Island Life »), quand ce n’est pas un surprenant côté cabaret qui prend le dessus (un euphorique « Neapolitan Girl » ou un plus jazzy « Have You Ever Been In Love »). Cela dit, on retrouve ça et là quelques guitares discrètes (« The Complete Banker »), alors que « Can You Stand Upon One Leg » met le doigt sur un humour très british (le titre en dit long…). Soyons réalistes, ce n’est pas avec ce nouvel album que Neil Hannon retrouvera le sommet des charts, mais on a l’impression qu’il est devenu quelqu’un de rasséréné, d’épanoui, qui se fait plaisir sans se prendre au sérieux. Tout comme le démontre la pochette…
Pays: GB
Divine Comedy Records DCRL101P / Distr. PIAS
Sortie: 2010/05/31