NEW YOUNG PONY CLUB – The Optimist
Qui se souvient encore de la nu-rave, mouvement musical apparu en 2007 et disparu quasi instantanément. Dans le même ordre d’idée, qui parierait encore un stick fluo sur le retour des Klaxons, représentants les plus célèbres de cette dance pseudo futuriste, dont la date de sortie du deuxième album n’en finit pas d’être repoussée à plus tard. Pris malgré eux dans l’engrenage de ce cirque éphémère, les londoniens de New Young Pony Club apparaissent aujourd’hui comme de miraculeux rescapés.
En tout cas, Tahita Bulmer et Andy Spence, les deux têtes pensantes du groupe, ont pris la peine de se remettre en question et se démarquent aujourd’hui en proposant « The Optimist », un deuxième album radicalement différent de « Fantastic Playroom », leur premier effort assez faiblard, malgré une nomination au Mercury Music Prize. Il est vrai aussi que depuis, la chanteuse a perdu beaucoup d’énergie suite à une déception amoureuse qui a laissé d’évidentes traces et qui lui a abondamment servi d’inspiration au moment de coucher les textes.
Ce deuxième album apparaît en effet plus sincère et plus naturel, tout en accentuant ce petit côté pop légèrement sombre mais tellement entêtant, qui convient à merveille à la voix de Tahita Bulmer. On pourrait même affirmer que de nu-rave, ils sont passés à des racines new wave synthétiques, peut-être plus classiques mais en même temps bien plus agréables à l’oreille. Ainsi, aux côtés de hits en puissance qui démarrent la plaque à du cent à l’heure (« Lost A Girl » et « Chaos »), on retrouve des titres plus travaillés qui confèrent une surprenante maturité au groupe, comme « The Optimist » et sa basse indispensable ainsi que « Stone », sans doute le meilleur extrait du disque, qui combine une voix impeccable (Tahita a sans doute suivi des cours de chant) à des nappes électro savamment dosées. Ils empruntent également quelques idées à Metronomy (« We Want To ») mais c’est surtout là où on les attend le moins qu’ils nous surprennent, comme sur le tristounet « Before The Light » ou un « Architect Of Love » empreint d’une émotion palpable. Avec « The Optimist », Tahita Bulmer a sans nul doute entamé une sorte d’auto-thérapie. Mais au-delà, cet album peut clairement être considéré comme la renaissance d’un groupe que l’on avait peut-être enterré un peu trop tôt…
Pays: GB
The Numbers Distr. PIAS NYPCCD030
Sortie: 2010/04/05