HERBERT, Matthew – One One
Né en 1972, cet artiste originaire du Kent (Angleterre) mène depuis ses débuts dans la première partie des années nonante une carrière difficile à suivre, exerçant ses talents sous différents noms (Herbert Matthew, Wishmountain, Doctor Rockit, Radio Boy, Herbert, …). Musicien pointu, il débute très jeune le violon avant de se tourner vers le piano. Il poursuit ensuite des études de théâtre à l’université. Sa passion pour l’électronique et les bidouillages sonores divers, son goût du bizarre et de l’intriguant, sa sensibilité à certains problèmes de société trouvent souvent place dans ses nombreux enregistrements.
Avec ce nouvel opus, il s’oriente vers une voie plus Pop, à l’opposé de celles qu’il a parfois empruntées. Seul aux manettes, sans instrument conventionnel, il produit dix titres de belle facture qui devraient plaire à un large public. Il y chante beaucoup, très bien d’ailleurs. Les voix sont légères et délicates, les mélodies agréables et bien tournées, les effets rythmiques nombreux et variés, les manipulations sonores jamais absconses.
La surprise vient des styles abordés et des références qui viennent en mémoire. L’auditeur plus âgé ne se sentira jamais dépaysé dans cet univers pourtant conçu par un artiste de notre temps, à l’image décalée et volontiers avant-gardiste. Il retrouvera le Psychédélisme de la fin des années soixante et du début des années septante, qu’il soit Anglais avec Pink Floyd (« Manchester », « Singapore », « Palm Springs », …) et Soft Machine (« Berlin », « Valencia », …), ou Américain avec Spirit (« Milan » et « Leipzig », la meilleure plage). En fait, l’évolution technologique apparaît ici comme un élément étonnamment mineur.
Cet effet était-il voulu? Pas sûr. En tout cas, quelle que soit la volonté réelle de l’auteur, l’auditeur ne devrait pas être déçu. Le plaisir de l’écoute n’est jamais affecté.
Pourtant, au final et sans nier la qualité du travail réalisé, il faut bien reconnaître que la notion de nouveauté dans la musique actuelle s’en trouve une nouvelle fois cruellement relativisée.
Les titres (45’56) :
- « Manchester » (4’04)
- « Milan » (4’02)
- « Leipzig » (4’23)
- « Singapore » (2’42)
- « Dublin » (6’01)
- « Palm Springs » (2’47)
- « Porto » (5’03)
- « Tonbridge » (4’31)
- « Berlin » (4’39)
- « Valencia » (7’44)
Pays: GB
Accidental Records
Sortie: 2010/04/12