BANKS, Peter – Two Sides Of Peter Banks
Après « Flash« Esoteric Recordings nous sort le premier album solo de l’ex guitariste de Yes et de… Flash. Sur ce disque, notre ami Peter est loin d’être seul ! Voyez plutôt la distribution : Peter Banks (évidemment !) aux guitares électrique et acoustique, synthés et piano, Jan Akkerman de Focus (et habitué du Spirit of 66) à la guitare électrique exclusivement, sauf sur la plage qu’il a composée sur laquelle il joue de l’acoustique (cfr infra), Ray Bennett de Flash à la basse, Mike Hough (également de Flash) à la batterie sur « Knights », John Wetton (King Crismon, UK, Asia, entre autres) à la basse sur « Knights (reprise) », et les deux Genesis, Phil Collins à la batterie sur plusieurs titres, et… last but not least SteveHackett (autre habitué des bords de Vesdre) à la guitare électrique sur « Knights (reprise) ».
Vous l’avez compris à la lecture de l’impressionnante distribution, ce disque est totalement instrumental. Après une introduction à la guitare électrique (en duo avec Jan) intitulée « Vision Of The King », nous entrons dans le vif du sujet sur « The White Horse Vale », morceau de bravoure écrit et interprété par Peter seul. Superbe partie de guitare acoustique en entrée sur le mode jazz. C’est à la fois enjoué et léger. La seconde partie est plus planante, rappelant les premiers albums solo des guitaristes de Genesis : « Voyage Of The Accolyte » de Steve Hackett, et « The Geese And The Ghost » d’Anthony Phillips (sortis ultérieurement). Belle performance, Peter évitant la lourdeur des œuvres multi-instrumentales jouées en solo. Un travail digne d’un Mike Oldfield.
Après un subtil enchaînement, nous montons en intensité avec l’arrivée des deux compères de Flash, sur un électrique « Knights » évoquant tantôt Pink Floyd, tantôt King Crimson, « Lark’s Tongues In Aspic part II » en particulier. Notons une belle ascension émotionnelle à la Robert Fripp. Vient alors l’entrée de Phil Collins avec un déboulé de batterie jazz, démarrant « Battles », morceau jazz-rock un rien canterburien, Peter et Jan se répondent l’un l’autre à merveille. Cette complicité est apparente sur l’essentiel de l’album, au point que certains chroniqueurs considèrent que la galette eut dû être créditée aux deux guitaristes. « Knights Reprise » suit, avec un côté crimsonnien amplifié par les jeux de Phil Collins, Steve Hackett et John Wetton. « Last Eclipse » retourne du côté de Canterbury, planant très proche du climat du « Moonmadness » de Camel.
Arrive une très belle pièce acoustique hispanique écrite par Mr Akkerman : « Beyond the Loneliest Sea ». Et voici la pièce de résistance « Stop That ! », le titre le plus proche de Yes, regorgeant de contretemps et autres subtilités techniques. Belle prouesse technique, malheureusement un peu longuette, ce qui a conduit d’aucun à afficher sur la toile leur préférence pour la première face de Peter Banks. Ne boudons tout de même pas trop notre plaisir, s’il y a d’indéniables longueurs, le titre reste agréable. Peter termine sur un morceau gag, délirant : « Get Out Of My Fridge », pas vraiment transcendant, mais permettant de se quitter sur une note amusante.
Ce « Two Sides Of Peter Banks » est un disque à recommander à tous les amateurs de la musique des années septante, progressive en particulier. Un des meilleurs albums solo écrits par un ancien de Yes, même si personnellement, je donnerais la palme à « Fish Out Of Water » de Chris Squire. S’il n’y avait les temps morts de la fin de l’album, il pourrait être considéré comme un incontournable. Un très bon disque en tout cas !
Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC2165
Sortie: 2009/11/23 (réédition, original 1973)