JOSIAH – Procession
Josiah était un excellent petit groupe de stoner originaire de Birmingham, la ville de Black Sabbath et de Judas Priest qui est à la Grande-Bretagne ce que Detroit est aux États-Unis. Je dis « était » car le groupe s’est malheureusement séparé en 2008, après huit ans de bons et loyaux services, trois albums (« Josiah » en 2002, « Into the outside » en 2004 et « No time« en 2007) et deux EP. J’avais eu la chance de voir Josiah en concert en première partie de Colour Haze et j’avais été épaté par leur puissance, leur art de composer des titres avec un authentique esprit heavy rock seventies et leur accessibilité après le show.
Josiah s’était formé autour de Mathew Bethancourt (chant et guitare), Sie Beasley (basse et chant) et Chris Jones (batterie, remplacé successivement par Bill Darlington, Greg Baldwin et Keith Beacom). Dans le genre stoner, on peut dire que ces garçons ont défendu une conception musicale allant de 1970 à 1972, tant leur style collait à celui de groupes historiques comme Black Sabbath bien sûr, mais aussi les oubliés de Pluto, Indian Summer, Samuel Prody ou les légendaires Leaf Hound.
Le label allemand Elektrohasch, fondé par le guitariste Stefan Koglek de Colour Haze, a réédité le premier album, puis produit les albums suivants. Après la disparition de Josiah, Elektrohasch édite ce « Procession », qui est une collection de titres inédits et de quelques extraits live. Un conseil, laissez tomber votre vaisselle, précipitez-vous dehors en direction du premier disquaire underground venu ou jetez-vous sur votre ordinateur pour le commander par Internet ou le télécharger, car ce disque est une vraie pépite. C’est une des pièces à conviction qui permet de comprendre enfin où se situe le centre de gravité du stoner et de le distinguer de ses cousins doom metal, sludge ou drone.
Le seul petit défaut (mais c’est un défaut relatif car il y en a qui aiment ça), c’est le son un peu mal dégrossi de la seconde partie de l’album, qui représente une séance d’enregistrement en live. Personnellement, je prends ça pour un petit plus qui permet de mieux appréhender le cœur du son brut. Mais il y a des puristes qui aimeront moins. Les chansons jouées ici existent sur l’album « No time ». Les deux derniers titres « Malpaso » (issu du premier album) et « I can’t seem to find it » sont deux envolées de près de sept minutes dans un trip électrique lourd et stratosphérique. Le titre « Dead forever » est une reprise d’un groupe australien qui s’appelait Buffalo et dont les premiers albums ont fait régner l’ordre métallique en Australie bien avant AC/DC ou Rose Tattoo. En rendant hommage à un tel groupe, les hommes de Josiah prouvaient qu’ils avaient des lettres.
Pays: GB
Electrohasch 138
Sortie: 2010/05/21