MISCONDUCT – One step closer
Misconduct vient de Kristinehamn en Suède et fait dans le punk mélodique, un genre qui associe deux termes contradictoires. Soit on est punk, soit on est mélodique, mais on ne peut pas être les deux ensemble. Ou alors on fait de la pop, et plus particulièrement de la pop insipide, une direction dans laquelle Misconduct semble s’être orienté avec son dernier album « One step closer ». A les entendre, on croirait voir débarquer un de ces innombrables groupes de pop punk aux sourires idiots et à l’œil faussement espiègle, qui tentent leur chance avec un premier album destiné à plaire aux adolescents américains abrutis aux jeux vidéo et aux émissions de télé-réalité.
Renseignements pris, il s’avère que Misconduct en est à son sixième album, dans une carrière lancée en… 1997. Comment, après près de quinze ans d’activité, peut-on encore en être à sortir des albums punk pour midinettes, sans avoir évolué d’un pouce, sans jamais avoir tenté de nouvelles expériences ? Je pensais, en darwiniste convaincu, que les espèces évoluaient, qu’elles s’adaptaient aux nouvelles conditions. Avec Misconduct, on semble être en face de phénomènes inédits de la nature : le groupe qui ne change pas. Les seuls groupes qui ont le droit de ne rien changer sont ceux qui ont une idée originale. L’immobilisme est interdit à ceux qui ne font que recopier des concepts musicaux inventés depuis des lustres. Avec une telle musique entendue des millions de fois, si Misconduct en avait été à son premier album, on pouvait à la limite fermer un peu les yeux. Mais là… Tous les clichés propres au bubble punk sont accumulés sur cet album, qui en devient une sorte de mètre-étalon, de référence en matière de musique punk pas agressive pour deux sous.
Quand les punks gentils de Misconduct parlent de révolution dans leurs textes, c’est un peu comme si Staline avait parlé de démocratie. Il vaut mieux éviter les sujets qu’on ne maîtrise pas. Donc, « One step closer », c’est douze titres identiques avec trois accords, du Offspring recyclé à l’infini, des paroles qui ne font pas peur, de la rébellion de salon formatée pour enfants des beaux quartiers, ceux qui ne veulent pas monter dans la Rolls de Papa mais préfèrent sa Porsche. J’ignorais que le Vatican faisait la promotion de groupes comme Misconduct.
Pays: SE
I Scream Records
Sortie: 2010/04/12