MOHAWK LODGE (The) – Wildfires
Depuis quelques temps, les groupes canadiens indépendants ont le vent en poupe. The Besnard Lakes, Tokyo Police Club ou Metric par exemple, peuvent désormais se targuer de jouir d’un début de popularité. Cette liste non exhaustive pourrait bien s’enrichir de The Mohawk Lodge plus rapidement qu’on ne le pense. En effet, ce groupe à géométrie variable originaire de Toronto et formé autour du chanteur guitariste Ryder Havdale possède le même genre de profil. Pas d’un point de vue musical, certes, mais plutôt par rapport à l’approche artistique. Après « Rare Birds », un premier album à tendance folk traditionnel, ils reviennent plus déterminés que jamais avec « Wildfires », un deuxième essai à l’ambition décuplée.
Pourtant, les premières secondes de « Hard Times » nous font craindre le pire. Sur quelques accords de guitare rudimentaires vient se poser une voix on ne peut plus hésitante. Heureusement, c’est un faux début et le titre se révèle bien plus intéressant par la suite, grâce à des arrangements raffinés qui lorgnent vers les compositions de Coldplay (d’ailleurs, on croirait entendre Chris Martin un peu enroué par moments). Dans un tout autre style, ils se font un tantinet plus nerveux sur « Wear ‘Em Out », mais toujours avec un réel souci de la mélodie.
Les rêveurs « Everybody’s On Fire » et « Timber » (un mot très canadien…) préparent judicieusement le terrain à la pièce maîtresse de cet album, « Wildfires », morceau d’anthologie de sept minutes, qui fait l’étalage des qualités artistiques du groupe. Structuré tout en étant imprévisible, il s’appuie sur un réel travail de composition qui incorpore avec bonheur les instruments classiques à des riffs de guitares en support à une voix entre-temps devenue attachante. Presqu’aussi long mais plus mélancolique, « Calm Down » prend plutôt son inspiration chez Athlete (avec qui ils ont joué dans le passé) tandis que « Heart Of Lovers » fait penser à du Arcade Fire qui jouerait du country mâtiné de ska. Avec « Why Would You? », ils se la jouent balade mielleuse avant que le final « Rising Sun » n’enjambe le pont entre le pouvoir mélodique de Fleetwood Mac et l’excentricité de TV On The Radio. Cela dit, même si « Wildfires » ne vous fait pas dresser l’oreille immédiatement, ne le rangez pas trop vite dans le bac à soldes. Quelques écoutes supplémentaires pourraient radicalement vous faire changer d’avis…
Pays: CA
White Whale Records WW008
Sortie: 2010/05
